Raphaël Pauwaert est décédé à l'âge de 18 ans, le 6 novembre dernier, aux cliniques Saint-Luc. C'est la consommation d’une huile de "vapoteuse" à base de CBD, un composant chimique du cannabis en vente, qui pourrait lui avoir coûté la vie. Selon nos confrères de SudPresse, il s'agit de la piste privilégiée alors que des analyses médicales doivent encore livrer leur résultat.
Raphaël Pauwaert pourrait être le premier vapoteur mort en Belgique, affirment les journaux SudPresse ce jeudi. Endeuillé, le père du jeune Bruxellois s'est exprimé. Son fils est décédé suite à des complications pulmonaires et à ce stade, la "vapote" est la piste privilégiée pour expliquer ce qui a coûté la vie à Raphaël. Des analyses médicales sont toutefois toujours en cours.
"Le 30 septembre, il s’est réveillé chez sa mère. Raphaël a toussé toute la nuit et ça a continué toute la journée. Le lendemain, un médecin généraliste lui a diagnostiqué une bronchite et l’a médicamenté en conséquence", raconte Thierry Pauwaert.
L'état de santé de Raphaël ne s'est pas amélioré et il a été hospitalisé le 4 octobre. SudPresse précise que "l’oxygène dans son sang est descendu sous le palier inquiétant de 84 %". Il a alors été placé au service infectiologie des cliniques de Saint-Luc.
Ensuite, le 10 octobre, les poumons de Raphaël ont cessé de fonctionner. Il a été placé en coma artificiel et est décédé le 6 novembre dernier.
"Nous suspectons l’inhalation par vapoteuse d’être responsable de l’atteinte pulmonaire et du décès de Raphaël. Il s’agit bien d’une suspicion car il n’existe pas de tests pour un diagnostic de certitude mais nous avons exclu les autres causes connues d’atteinte pulmonaire de ce type", a indiqué le professeur Luc-Marie Jacquet, responsable du service. "Nous ne possédons pas encore les résultats des analyses pour Raphaël mais, de tous ces éléments, il nous semble logique de recommander une extrême prudence dans l’utilisation de la vapoteuse et certainement de produits contenant des dérivés du cannabis."
Thierry Pauwaert confie que son fils a reçu une vapoteuse pour son anniversaire en mai. "Il ne l’a utilisé que deux semaines environ. Après, il s’est mis à fumer. Vers la mi-septembre, il a testé du CBD par vapoteuse avec son frère et sa mère. Eux n’ont rien eu", précise-t-il à nos confrères de SudPresse.
Les autorités américaines pensent avoir percé le mystère des maladies pulmonaires
Les autorités de santé américaines ont annoncé vendredi avoir très probablement percé le mystère des maladies pulmonaires qui ont touché plus de 2.000 vapoteurs américains et causé 39 décès: une huile de vitamine E apparemment ajoutée dans des recharges au cannabis vendues sur le marché noir.
Les enquêteurs avaient déjà pointé du doigt cette huile comme responsable possible de cette épidémie, mais sont confortés dans leurs certitudes par sa découverte chez 29 patients dont les fluides pulmonaires ont été analysés par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
"Ces analyses apportent la preuve directe que l'acétate de vitamine E est le principal responsable de lésions dans les poumons", a assuré Anne Schuchat, directrice adjointe des CDC. L'acétate est le nom chimique de la molécule.
Elle a précisé qu'"aucune autre toxine potentielle n'avait pour l'instant été détectée dans les analyses".
La vitamine E est normalement inoffensive. Elle s'achète sous forme de gélule à avaler ou d'huile à appliquer sur la peau, mais elle est nocive une fois inhalée ou chauffée.
Ces découvertes interviennent quelques heures après l'annonce par le président américain Donald Trump de sa volonté de faire passer l'âge minimum pour acheter des cigarettes électroniques aux Etats-Unis de 18 à 21 ans.
Sa déclaration s'inscrit dans un plan plus vaste pour réduire le vapotage chez les jeunes, qui sera dévoilé "la semaine prochaine".
"Nous allons annoncer une initiative très importante sur le vapotage. Nous devons particulièrement prendre soin de nos enfants, donc nous allons avoir une limite d'âge de 21 ans environ", a déclaré le milliardaire à des journalistes.
Mais il a dans le même temps fait part de ses inquiétudes sur l'impact que pourraient avoir des restrictions trop lourdes sur l'avenir de cette industrie naissante.
Son administration pourrait ainsi revenir sur son projet d'interdire purement et simplement les cigarettes électroniques aromatisées, annoncé en septembre.
"Nous devons veiller sur de nombreuses personnes, y compris les emplois", a souligné le milliardaire new-yorkais. "C'est devenu une grande industrie, nous allons nous en occuper".
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