Ce lundi, une nouvelle fusillade s'est encore produite dans la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean. Plusieurs coups de feu ont été tirés, et un homme a été blessé. Il s'agit de la 13ème fusillade à Molenbeek depuis septembre dernier. La commune demande de l'aide et souhaite avoir recours à plus de policiers et surtout plus de policiers fédéraux spécialisés pour lutter contre le trafic de drogue "car le trafic a complètement changé", justifient les autorités locales. Et de poursuivre: "Ce n'est plus un petit trafic avec des petits délinquants, mais aujourd'hui, un trafic international qui se retrouve dans plusieurs grandes villes européennes et notamment, ici à Molenbeek et dans d'autres communes bruxelloises".
Des chiffres en hausse
La fusillade d'hier fera l'objet d'une enquête menée par le parquet bruxellois qui cherche à trouver des ramifications avec d'autres fusillades qui ont déjà eu lieu. Sur les treize fusillades, onze d'entre elles sont directement liées au trafic de drogue. Un trafic international imaginé en 2019. On a saisi ici à Molenbeek 250.000 euros et plusieurs armes de poing. En 2020, c'était plus de trois millions d'euros et ces chiffres ne cessent de grimper, selon les autorités locales.
La bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, demande plus d'aide de la part de la ministre de l'Intérieur et s'inquiète de ce phénomène qu'elle dit être incapable de pouvoir gérer avec ses seuls moyens.
Ce phénomène existe dans toutes les grandes villes d'Europe
"Tous les bourgmestres de la région ont alerté, il y a un an, la ministre de l'Intérieur sur la mutation du trafic de stupéfiants. En post Covid, on a affaire à un trafic de stupéfiants avec plus d'armes, plus d'argent et plus de violence, et on continue sur cette lancée-là. Aujourd'hui, on a bien l'impression que chaque fois qu'on tire des coups de feu, c'est lié au trafic et c'est lié à des prises de possession de territoires par le trafic. Traditionnellement, la police locale, elle, s'occupe du deal de rue et la police fédérale s'occupe du grand banditisme. Ici, on est dans une extension de la zone grise entre les deux. La police locale ne pourrait pas seule faire face à ceci. Ce qui revient sur la scène internationale, c'est que toutes les grandes villes d'Europe sont attaquées par un trafic de drogue plus violent qu'auparavant. Donc, ce phénomène existe dans toutes les grandes villes d'Europe. Chez nous, on a le sentiment d'être abandonnés aujourd'hui par notre ministre de l'Intérieur et ça ne va pas."
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