Yvan Mayeur, le bourgmestre de Bruxelles, était l’invité de Pascal Vrebos ce dimanche. Il a vanté sa décision, apparemment contre l’avis de tous les experts en sécurité selon ses dires, d’organiser tout de même les Plaisir d’Hiver après les attentats de Paris, ce qui a bénéficié au commerce local. Il a reconnu qu’il avait ainsi pris "un risque"… en jouant avec la sécurité des citoyens et des touristes? Des révélations choc qui posent question.
Interrogé à propos de l’impact du piétonnier sur l’économie en berne des commerçants bruxellois, il a rappelé qu’à ses yeux, ce sont surtout les mesures prises contre le terrorisme qui en sont la cause. Il a voulu rappeler aux commerçants que c’est grâce à lui si le marché de Noël bruxellois, moment phare dans l’année pour leur chiffre d’affaire, a finalement été organisé.
Mais l'a-t-il été au mépris de la sécurité des touristes et des habitants? C’est la question qu’on est en droit de se poser après cette intervention: "Nous avons vécu le lock down à partir du 13 novembre. Moi on me demande d’interdire les Plaisirs d’Hiver au mois de novembre (…) Tous les rapports me disaient de ne pas laisser s’organiser les Plaisirs d’Hiver (…) Je décide de les maintenir. Vous comprenez le risque à titre personnel que je prends à maintenir les Plaisirs d’Hiver ?", a-t-il avoué.
Il dit avoir pris ses responsabilités sur ce dossier. "Ca a permis à 1 million de personnes de venir à Bruxelles, de faire vivre l’activité économique et commerciale" pendant ces "cinq semaines d’activité économique dans le centre-ville". "On m’a fait annuler le feu d’artifice de fin d’année", a-t-il encore déploré.
Pour lui, les commerçants qu'on n'entend pas réalisent eux de gros chiffres d'affaire
Les commerçants de Bruxelles-centre tirent en effet la sonnette d’alarme: économiquement, ils sont au bord du gouffre et mettent en cause le piétonnier de Bruxelles instauré par M. Mayeur. "Comme s’il suffisait de remettre des voitures à la Bourse pour que l’économie bruxelloise se relance… Ce n’est pas correct de remettre tout sur le dos du piétonnier", a-t-il expliqué, ajoutant qu’il "est fort apprécié des habitants et d’autres commerçants qui eux ne s’expriment pas mais qui font un sérieux chiffre d’affaire."
Inculpé, il n'aurait pas démissionné, sauf si...
Interrogé par ailleurs sur la démission de Joëlle Milquet, une Bruxelloise comme lui avec qui il n’a pas toujours été d’accord, Yvan Mayeur a parlé d’attitude militante dans les cabinets ministériels, ce qui justifiait à une époque toute aide apportée par ces travailleurs aux campagnes électorales de leur chef politique, sans se prononcer sur le fond du dossier.
Quant à la question de savoir s’il démissionnerait s’il était inculpé mais qu’il se savait innocent, sa réponse a été claire : "Non, si j’ai la certitude d’avoir bien fait". Seule raison qui le ferait quitter son poste, c’est "s’il y a la pression du parti qui vous dit que l’image individuelle rejaillit sur lui et le pénalise, là il faut évaluer. Vous n’allez pas mettre votre parti en péril pour un problème d’orgueil. Ca je le ferais. Mais il y a quelque chose qui ne va pas, si vous avez fait les choses correctement, de devoir vous acculer à la démission", a-t-il estimé.
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