Le militaire d'extrême droite Jürgen Conings restait introuvable samedi soir, la chasse à l'homme se poursuit donc pour le cinquième jour consécutif, a indiqué le parquet fédéral.
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La police, la Protection civile et l'armée quittent les abords du parc national
Plusieurs véhicules de police ont quitté samedi au cours des dernières heures les abords de la porte d'accès au parc national de la Haute Campine. C'est là que s'est déroulée ces derniers jours l'importante opération de recherche destinée à retrouver Jürgen Conings. Les camions de la Protection civile ont également commencé à charger des conteneurs. Vers 20 heures, enfin, six véhicules transportant des militaires ont quitté les lieux.
Le parc rouvre au public
Le parc national de la Haute Campine va être rouvert au public, a décidé samedi soir le gouverneur du Limbourg, Jos Lantmeeters, après consultation du parquet fédéral et du centre national de crise. "Les recherches intensives (pour retrouver Jürgen Conings, ndlr) dans le parc sont terminées. Il n'est donc plus nécessaire de le fermer au public", a expliqué le gouverneur. Les promeneurs qui constateraient des éléments suspects sont toutefois priés de les signaler immédiatement à la police.
Théâtre des recherches intensives de la police et de l'armée, le parc a été fermé durant plusieurs jours. Les fouilles entreprises dès mardi dans la réserve naturelle de 12.000 hectares, où l'on soupçonnait le fugitif de s'être retranché, n'ont rien donné. Les enquêteurs changent donc de stratégie dès ce samedi. Ils vont désormais se pencher sur les indices laissés par Jürgen Conings.
Interpol lance un avis de recherche
Jürgen Conings n'est plus seulement recherché en Belgique. Interpol a lancé un avis de recherche international pour retrouver le militaire. "Menace d'attaque terroriste sur des personnes et un régime", est-il indiqué, initialement en anglais, dans la partie "infractions" de la fiche. Deux photos ont également été publiées sur le site d'Interpol. L'Organisation internationale de police criminelle compte 194 pays membres et favorise la collaboration entre les autorités de police.
Les fouilles au parc de la Haute Campine achevées
Les fouilles au sein du parc national de la Haute Campine ont été achevées vendredi soir. Elles n’ont pas permis pour l’instant de retrouver l’individu recherché, indique le parquet fédéral ce samedi après-midi. Selon nos informations, les enquêteurs se penchent sur d'autres éléments susceptibles de les aider: des communications téléphoniques et SMS avec des proches.
Une marche pour soutenir Jürgen Conings a été annoncée par un groupe de soutien créé sur Facebook. C'est pour encadrer cette marche et empêcher l'accès à la zone de recherche que des barbelés ont été installés par les forces de l'ordre ce samedi matin.
Une dizaine de perquisitions
Les enquêteurs de la police fédérale ont mené vendredi soir une perquisition au domicile du militaire d'extrême droite Jürgen Conings à Dilsen-Stokkem (Limbourg), a indiqué le parquet fédéral. D'après Het Laatste Nieuws, des échantillons d'ADN y ont été prélevés, mais le parquet se refuse pour le moment à tout commentaire.
Durant la nuit de vendredi à samedi, une dizaine de perquisitions ont ainsi été menées. "Elle se situent dans l'entourage du concerné", précise le parquet fédéral ce samedi après-midi.
Parmi ces proches, il y a notamment Tomas Boutens, un ancien militaire condamné à 5 ans de prison en 2014 pour son appartenance à un groupe néo-nazi. "Ils ont cherché Jürgen comme s'il était caché dans mon placard. Non, aucun mandat de perquisition, aucune liste de biens saisis, aucun objet illégal trouvé", a-t-il publié sur son compte Facebook.
Un "mécanisme suspect"
Les recherches menées depuis mardi sur la voiture de Jürgen Conings ont montré l'existence d'un "mécanisme suspect", avait annoncé vendredi après-midi le parquet fédéral dans un communiqué de presse. Le rapport technique destiné à connaître les effets potentiels d’un mécanisme suspect retrouvé dans la voiture du suspect, est encore attendu.
Abandon de ses médailles militaires
Des décorations militaires de Jürgen Conings, ce sympathisant d'extrême droite activement recherché, ont été retrouvées mardi sur la tombe de ses parents, a appris l'agence Belga à bonne source, confirmant une information rapportée samedi par Het Belang van Limburg. Se défaire de ses décorations a une signification particulière pour un soldat, cela symbolise l'abandon.
Le père du fuyard est décédé en 1997, sa mère en 2003. Jeudi, la cellule antiterroriste du parquet d'Anvers a appris que des décorations militaires de Jürgen Conings avaient été retrouvées sur la tombe familiale. Le militaire les a probablement déposées mardi, lorsqu'il a quitté sa voiture. D'après des experts, abandonner ses décorations militaires est un signal inquiétant car cela signifie qu'il tourne le dos à la Défense et qu'il n'a plus confiance.
Ils me chercheront et me trouveront. Je suis prêt
Outre le virologue Marc Van Ranst, le militaire en fuite Jürgen Conings avait également ciblé une mosquée dans le Limbourg, écrivent samedi Het Nieuwsblad et SudPresse. Selon le quotidien flamand, l'homme aurait confié à un ami - un autre militaire aux sympathies d'extrême droite - avant sa disparition qu'il voulait mener une attaque dans une mosquée située à Eisden. Il a également laissé une lettre à la police et à son amie pour expliquer ses motivations. Il écrit notamment qu'il va "entrer en résistance", parle d'une mission et dit qu'il ne se soucie pas de mourir. "J'ai commencé les préparatifs [...] Je me fiche de savoir si je vais mourir ou non [...] Je sais que je serai soudainement un ennemi de l'Etat. Ils me chercheront et me trouveront. Je suis prêt", a écrit Jürgen Conings.
Le niveau général de la menace maintenu au niveau 2
Un juge d'instruction a été désigné pour "tentative d'assassinat et possession illégale d'armes dans un contexte terroriste", a indiqué vendredi le parquet fédéral.
Le niveau général de la menace en Belgique est maintenu au niveau 2. Le niveau de la menace émanant du militaire en fuite potentiellement violent, Jürgen Conings, reste quant à lui fixé au niveau le plus élevé (4), indique samedi l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam).
Le niveau 4 ou "très grave" signifie que la menace est "sérieuse et imminente". "Nous suivons la situation de près. Sur base des éléments de l'enquête disponibles, des évaluations ponctuelles sont établies, des niveaux de menace sont déterminés pour d'éventuelles cibles et des mesures spécifiques sont prises par le centre de crise", souligne encore l'organe.
De Croo veut un plan d'action
Le Premier ministre Alexander De Croo a annoncé vendredi avoir demandé au président du Comité de concertation pour le Renseignement et la Sécurité (CCRS) d'élaborer un plan d'action sur le suivi structurel de la manière dont les services armés gèrent la menace des personnels radicalisés, a indiqué son porte-parole. Ce plan d'action doit aussi porter sur la manière dont l'information circule et est suivie et les procédures utilisant les services du personnel vis-à-vis des membres du personnel qui seraient radicalisés, a-t-il précisé à l'issue d'une réunion du comité ministériel restreint ("kern") consacré notamment au militaire en fuite Jürgen Conings.
Il était "près d'une cible, lundi pendant deux heures"
"Jürgen Conings était près d'une cible lundi soir pendant deux heures", avait indiqué vendredi après-midi le cabinet du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld), confirmant des propos tenus sur la VRT. Le cabinet n'a pas confirmé qu'il s'agissait du virologue Marc Van Ranst, comme l'a indiqué une source à la chaîne publique flamande.
La candidature du suspect avait été écartée par la police fédérale
Ce vendredi, nous avions appris que que Jürgen Conings avait présenté sa candidature pour entrer à la police fédérale en mars 2020. L'individu avait été écarté à la suite d'un test de personnalité. Le fuyard était candidat à une fonction auprès de la Direction de la sécurité publique (DAS). Ce service fournit à toutes les entités de la police intégrée des unités à pied et à cheval pour des missions de maintient ou de rétablissement de l'ordre public (manifestations, rencontres sportives, émeutes, échauffourées, etc.).
La voiture retrouvée mardi soir
Le SUV de ce militaire de 46 ans avait été retrouvé mardi soir dans ce domaine. Des agents de police des unités spéciales ainsi que les services d'enlèvement et de destruction d'engins explosifs (SEDEE) ont fouillé la voiture et établi une zone de sécurité aux alentours. Vers 3h00 du matin mercredi, une dépanneuse était arrivée pour emmener le véhicule hors des bosquets. Deux heures plus tard, le personnel des laboratoires et des services déminage encore présent avait quitté les lieux, suivi par la dépanneuse et la voiture incriminée. Une fois le véhicule emmené, la zone de sécurité avait été levée.
Un certain nombre d'armes lourdes avaient été retrouvées dans la voiture. "A l'intérieur de ce véhicule, les policiers ont retrouvé 4 lance-roquettes anti-chars de type LAW et des munitions. L'individu est probablement encore en possession d'un armement plus léger", avait expliqué le porte-parole du parquet fédéral Eric Van Duyse. Ces armes se composeraient d'au minimum une mitraillette.
Son profil: un terroriste d'extrême-droite
Jürgen Conings figure sur la liste des terroristes de l'Ocam, l'organisme chargé de l'analyse de la menace terroriste, en raison de ses sympathies d'extrême droite. Cette liste compte environ 700 noms, dont une cinquantaine serait proche de l'extrême droite. "Il y a des indications qu'il est violent et, au cours des dernières 24 heures, des preuves sont apparues que l'homme représente une menace aiguë. L'homme représente une menace grave", avait indiqué le ministre de la Justice.
En effet, selon plusieurs médias, le quadragénaire n'est pas rentré chez lui lundi soir et sa partenaire a ensuite donné l'alarme. La police et la justice ont immédiatement pris l'affaire très au sérieux, l'homme ayant laissé derrière lui une lettre d'adieu. "Dans la lettre, il menace d'attentat les structures de l'État et plusieurs personnes", avait indiqué Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.
Marc Van Ranst en lieu sûr
Le virologue Marc Van Ranst et sa famille ont été transférés dans un lieu sûr. La personne armée aurait en effet proféré des menaces à l'encontre du scientifique, entre autres. Raison pour laquelle le signalement de l'individu armé a été pris au sérieux et la police est entrée en action, a indiqué Eric Cenens, le commissaire et porte-parole de la zone de police Kempenland. Sur Facebook, Marc Van Ranst avait déclaré : "Être contre les mesures covid (et les vaccins) coïncide trop souvent avec la glorification de la violence et le racisme brut. Je ne pense pas que les menaces viennent de ce coin-là presque exclusivement. Qu'une chose soit claire: de telles menaces ne m'impressionnent pas du tout."
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