Le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné un Carolo à 37 mois de prison avec sursis pour des coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité permanente. D'un seul coup de poing, le prévenu avait mis KO son adversaire qui, aujourd'hui, a régressé à l'état d'enfant.
Le 26 mars dernier, à l'aube, une bagarre a éclaté devant un café de la rue Chavannes à Charleroi. Le prévenu, Mohamed A., affirme avoir voulu éviter l'attroupement avant d'être entraîné par un ami. Il aurait ainsi croisé un groupe de personnes et aurait eu des regards avec Ashraf, sa future victime. "J'ai continué mon chemin mais il s'est jeté sur moi et m'a giflé. Je me suis retourné et je lui ai mis un crochet", a expliqué le prévenu à l'audience. "Comme j'étais pris à partie par ses amis qui me faisaient les poches, une connaissance m'a fait monter dans sa voiture. Ashraf est revenu à la charge et a tenté d'ouvrir les portières. J'ai fini par lui donner un nouveau coup de poing qui l'a fait tomber. J'ai vu que c'était grave et je suis resté près de lui jusqu'à l'arrivée de secours".
Me Gras, conseil de la partie civile, a expliqué que son client s'était disputé avec son épouse et qu'il avait un peu bu. Cependant, il s'est basé sur des témoignages pour considérer que le premier agresseur était bien le prévenu. "Mis KO par le coup de poing, il s'est effondré et sa tête a frappé le sol avec pour conséquence une fracture du crâne, un hématome sous-dural, une trachéotomie et une plongée dans le coma. Aujourd'hui, mon client est un père de famille qui a l'âge mental de ses enfants. Et il n'y a aucun espoir d'amélioration". L'avocat a appuyé sa plaidoirie en faisant état de l'expertise psychologique du prévenu décrit comme un "psychopathe, un prédateur admiratif devant son oeuvre".
Me Balant, conseil du prévenu, a pour sa part estimé que son client avait agi en état de légitime défense ou, à tout le moins, face à une provocation. Il a donc plaidé l'acquittement à titre principal et, subsidiairement, une peine avec sursis probatoire pour Mohamed A. déjà nanti d'un casier judiciaire.
Ce jeudi, le tribunal a condamné le prévenu à 37 mois de prison avec sursis pour ce qui excède la détention préventive. La victime se voit allouer un dommage moral de 5.000 euros sur un principal de 20.000 euros.
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