Voici une nouvelle analyse des images de l'arrestation et du décès du Slovaque Jozeph Chovanec à Charleroi en 2018. Il avait été maîtrisé par des policiers et était décédé quelques minutes plus tard. Ce jeudi, le RTLINFO 13H s'intéressait au rôle des services de secours dans cette affaire. Ont-ils eu les bons gestes au bon moment?
Il est 5 heures 04 et 32 secondes. L’infirmière du SMUR arrive et fait une piqûre de calmant à Jozeph Chovanec. L’injection de calmant provoque quasiment instantanément un arrêt cardiaque. Le rapport du comité P en charge de l’enquête note: "L’infirmière s’écarte et sort de la cellule avec la seringue dans la main".
Une situation difficilement compréhensible pour ces deux infirmiers spécialement formés en psychiatrie et santé mentale. En effet, personne ne surveille la réaction du patient suite à l’injection. Candy, infirmière en formation en santé mentale et psychiatrie explique: "La personne aurait dû être dans une position adéquate. On voit qu'elle est en détresse respiratoire et lorsque l'on prodigue des soins comme ceux-là, et justement, quand on injecte ce genre de produit, la première chose qu'il faut faire, c'est mettre la personne en position latérale de sécurité, avec les voies respiratoires dégagées et il y aurait dû avoir une surveillance directement."
Le comité P note 5h06’ et 56’’ – Le médecin les bras ballants regarde Jozef Chovanec puis parle avec l’infirmière avant de sortir de la cellule. Il faudra près de 4 minutes entre l’injection et le début du massage cardiaque. Autre problème soulevé: la position lors de l’intervention médicale.
"Je suis personnellement choquée de la position dans laquelle cette personne se trouve, la tête face au matelas, donc on l'empêche de respirer correctement et ayant 10 ans d'expérience en mesure de protection où j'ai dû intervenir à plusieurs reprises dans des chambres, nous n'avons jamais fait une injection de la sorte."
Candy précise: "On ne fait pas une réanimation avec les mains attachées dans le dos. Il aurait dû le mettre au sol, les mains déliées et faire preuve d'humanisme..."
Ils constatent également que cette position ne permettait pas de prendre correctement les paramètres médicaux du patient. Un ensemble d’éléments qui pourrait être soulevé par la défense des policiers.
La Slovaquie plaide pour la participation d'un expert slovaque à l'enquête
La présidente slovaque Zuzana Caputova a plaidé jeudi pour qu'un expert slovaque fasse partie de l'équipe chargée d'enquêter sur la mort de Jozef Chovanec, a-t-elle expliqué dans une publication postée sur Facebook. L'information est également rapportée par des médias locaux.
Jozef Chovanec est mort en février 2018 après une intervention policière dans une cellule de l'aéroport de Charleroi. Selon la présidente slovaque, il est inquiétant qu'il n'y ait pas eu d'enquête sérieuse sur ce décès. C'est pourquoi elle a suggéré à la famille de Jozef Chovanec qu'un expert slovaque fasse partie de l'équipe de d'enquête belge, et ce afin de renforcer la crédibilité de l'enquête, indique-t-on. La présidente slovaque demandera au gouvernement belge d'examiner sa requête.
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