C’est une reconstitution très éprouvante qui s’est déroulée hier dès 14h Boulevard Sainctelette à Mons, celle du meurtre de Céline en avril dernier. Le devoir d’enquête a eu lieu dans le très petit studio de +/- 12 m² du tueur présumé. Le lieu était inondé, via une mezzanine, par une chaleur torride et un soleil de plomb. A l’intérieur de ce sauna, une vingtaine de personnes: Adrien qui est suspecté d’avoir poignardé sa voisine, des avocats, la juge d’instruction, des policiers, le légiste, des greffiers. Tout autour d’eux, des murs littéralement maculés de sang. Les faits se sont déroulés devant la fille de la victime, une enfant de 4 ans qui regardait la télévision au moment du drame.
En milieu de soirée, le suspect et sa voisine, Céline, rentrent d’un night-shop où ils ont été achetés des boissons alcoolisées. Selon les déclarations souvent divergentes d'Adrien, Céline aurait pris de la cocaïne avant qu’une dispute n’éclate entre eux dans son studio. Elle se serait saisie de l’un des couteaux de collection qui se trouvaient dans le studio avant d’essayer de l'atteindre. Il explique qu’il aurait esquivé le geste avant de prendre la lame et de la poignarder, à 27 reprises.
"Le traumatisme est énorme"
L’analyse effectuée par le légiste montre que l’ensemble des coups a été donné dans le dos de la victime qui tentait vraisemblablement de s’enfuir. Céline a été retrouvée près de la porte. Lorsque sa fille hurle, Adrien se contente de déposer un drap sur le corps de sa mère. Il appellera ensuite sa petite amie durant un quart d’heure, avant de prévenir enfin les secours. Contacté par RTLInfo, Fabrice Guttadauria l'avocat des parties civiles réagit: "Au-delà de l’horreur des faits, le plus difficile c’est de se dire qu’une gamine de 4 ans a assisté à toute la scène. Elle a depuis été recueillie par sa grand-mère et pour l’instant elle n’arrive pas à s’exprimer concernant l'acte insoutenable qu'elle a vu de ses yeux. Le traumatisme est énorme."
Quant au suspect, défendu par Me Carine Couquelet, il a eu hier une série de trous de mémoire lorsque la juge d’instruction le mettait devant certaines évidences techniques liées aux faits. Il dira comme simple explication: "Je n’étais plus moi-même."
La reconstitution judiciaire étant désormais réalisée, le studio sera rendu au propriétaire du logement.
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