Le parquet de Charleroi a tenu une conférence de presse ce dimanche vers 17h30. Pour rappel, le corps d'Aurélie, mère de famille, a été retrouvé dans le coffre d'une voiture ce vendredi à Bouffioulx (Châtelet). Son ex-compagnon est considéré comme le principal suspect du meurtre. Il a été arrêté ce samedi.
Des coups de briques et de couteau
"Monsieur le juge d'instruction a inculpé l'intéressé d'assassinat sur la personne de madame Montchery. Il l'a placé sous mandat d'arrêt. Dans le cadre de son inculpation il a visé la préméditation et la circonstance de l'ex-compagne", a indiqué la procureur du Roi, Sandrine Vairon.
"L'autopsie de la victime a révélé le fait qu'elle a été tuée à la fois à l'aide d'objets contondants, puisqu'il y a des lésions importantes au niveau de son crâne, effectuées à l'aide de briques selon les propres aveux de l'intéressé. La victime a également été victime de nombreux coups de couteau, qui lui ont été portés à différents endroits du corps", a poursuivi la magistrate.
Manifestement, il y a eu une dispute sur fond de suspicion de tromperie
"En ce qui concerne le contexte. Effectivement, une rencontre s'est organisée entre madame et monsieur, vendredi dans la matinée. Monsieur se trouvait dans la batterie de garages. C'est là qu'il effectue généralement des travaux de mécanique automobile. Manifestement, il y a eu une dispute sur fond de suspicion de tromperie, comme l'a expliqué monsieur. Monsieur redoutant que sa compagne le trompe et envisage de le quitter. Il a expliqué avoir craint une rupture dans son chef, par rapport à leur vie de couple, que lui considérait comme étant toujours effective et actuelle. En raison de cette crainte liée à différents investissements et achats, il explique qu'à un moment donné il a vu rouge et il est passé à l'acte", a encore précisé la représentante du parquet de Charleroi.
La procureur a ensuite indiqué que l'homme inculpé avait encore "des blancs" et qu'il "ne pouvait pas tout expliquer". "Toujours est-il qu'il reconnait avoir porté les coups au crâne et également avoir porté des coups de couteau", a-t-elle ajouté.
L'homme avait déjà été incarcéré suite à des plaintes de la victime
La procureur du Roi a été questionnée par les journalistes présents sur le passé de l'homme inculpé. "Il y avait déjà un dossier. Vers le milieu du mois de septembre, des plaintes avaient été déposées par madame Montchery. Ses plaintes ont donné lieu très rapidement à une mise à l'instruction d'un dossier à charge de l'intéressé. Il a été à cet égard-là interpellé, entendu et présenté à l'époque à un juge d'instruction, qui avait décidé de le placer sous mandat d'arrêt. La chambre du conseil avait dans un premier temps maintenu cette détention préventive. Détention préventive qui a toutefois été levée sur décision du juge d'instruction lui-même, qui a décidé, au vu des éléments du dossier, de remettre l'intéressé en liberté moyennant le respect de conditions strictes qui lui étaient imposées", a répondu Sandrine Vairon.
Parmi les conditions à respecter, la procureur a précisé que l'inculpé avait l'interdiction d'entrer en contact direct avec Aurélie Montchery.
Dans les plaintes déposées par la victime, il y avait une plainte pour coups et blessures, comme l'a indiqué la procureur du Roi.
Vous avez deux personnes adultes qui décident quand même de se revoir et de maintenir une relation
L'intéressé a été remis en liberté le 22 octobre, soit une dizaine de jours avant le meurtre d'Aurélie. "Maintenant, c'est toujours une difficulté dans ce type de dossier. Vous avez un contexte relationnel qui est parfois complexe, dont le juge d'instruction n'a pas toujours les éléments en sa possession. Il y a une série de conditions qui sont prises. Du point de vue de la personne qui prend cette décision et qui impose ces conditions, les éléments sont suffisants de son point de vue pour garantir un risque de récidive. Néanmoins, on a affaire à des dossiers où l'aspect humain, relationnel et sentimental prend une part importante. A partir du moment où vous avez deux personnes adultes qui décident quand même de se revoir et de maintenir une relation, il est difficile de pouvoir s'assurer du respect scrupuleux de ces conditions", a commenté madame Vairon.
Il avait l'intention de mettre lui-même fin à ses jours
La procureur du Roi a également expliqué la suite des événements après le meurtre. "Il a décidé de prendre la fuite. Il a contacté néanmoins un de ses amis pour lui expliquer qu'il avait fait une connerie, et qu'il avait tué sa compagne. Il a également demandé à son ami de prendre soin de ses enfants. Dans son idée première, il avait l'intention de mettre lui-même fin à ses jours, ce qu'il n'a manifestement pas fait. Il a décidé de se cacher des autorités et a néanmoins été localisé à un moment donné, et donc interpellé hier en fin de journée (ndlr: samedi)".
D'après la procureur du Roi, l'homme inculpé s'est caché dans sa famille après le meurtre. "C'est dans l'habitation d'un de ses familiers qu'il a été retrouvé", s'est-elle exprimée.
Sandrine Vairon a ensuite précisé que l'enquête devra déterminer le contexte relationnel qui entoure le drame et les circonstances précises dans lesquelles le couple s'est retrouvé.
Rappel des faits: un corps retrouvé dans le coffre d'une voiture
Le corps sans vie d'Aurélie a été découvert vendredi en début de soirée à Bouffioulx (Châtelet). Le parquet de Charleroi est descendu sur les lieux en compagnie du laboratoire. Le corps se trouvait à l'intérieur du coffre d'une Seat garée dans une allée de garage de la rue Emile Vandervelde à Bouffioulx.
Le suspect arrêté
Le principal suspect, un certain Sébastien D. L. d'après nos informations, a été arrêté ce samedi en fin d'après-midi dans une maison de Bouffioulx. Ex-compagnon de la victime, né en 1979, le suspect a été immédiatement privé de liberté par le juge d'instruction. Il a par la suite été inculpé d'assassinat, comme l'a indiqué ce dimanche la procureur du Roi.
La victime: une jeune mère
La victime, Aurélie Montchery est une jeune femme née en 1988, comme l'a indiqué le parquet de Charleroi. Selon nos informations, elle était mère de deux enfants et travaillait dans un magasin de bricolage et jardinerie.
©Fabian Vanhove
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