La radicalisation des détenus radicalisés, est une question au cœur des préoccupations. A la prison de Jamioulx, celui qui était autrefois conseiller islamique a vu son rôle progressivement évoluer pour tenter de ramener dans le droit chemin les prisonniers les plus radicaux. Une rencontre signée Jimmy Meo et Patrick Lejuste.
Mohamed se rend deux à trois fois par semaine à Jamioulx. Certains l’appellent ici "l’imam". Mais il est officiellement conseiller islamique. C’est lui la personne de référence pour les détenus de confession musulmane. "Parfois, ce sont des questions très pratico-pratiques, comme la direction de la Mecque ou comment faire la prière", explique Mohamed Rharib. "Parfois, il y a des discussions beaucoup plus profondes, quand il y a un malaise, un mal-être."
Son travail a complètement évolué en deux ans
Depuis quelques années, sa charge de travail a complètement évoluée. Les détenus condamnés pour terrorisme ou idée radicale sont peu nombreux. Mais il doit inverser des courants de pensée bien ancrés.
"Je suis sensible à déconstruire, à réfuter les thèses radicales", raconte le conseiller. "C’est vrai que souvent, ils sont en isolement donc parfois ma visite est la bienvenue."
La confiance pour éviter la radicalisation de certains délinquants
Un rôle de confiance qu’il doit instaurer aussi pour éviter la radicalisation de certains délinquants. "Il y a des personnes qui ont une haine contre la société. Mon travail est de faire en sorte que cette haine ne soit pas sacralisée et radicalisée par un vernis religieux", souligne Mohamed.
Il se joint aux motifs de la grève, aux conditions de travail du personnel de détention, dont l’amélioration prévient aussi le radicalisme.
"Le détenu, quand il ne se sent pas respecté dans sa dignité, c’est humain, il va chercher ailleurs", souligne Mohamed Rhabib. "Il devient encore plus perméable à des thèses radicales."
Mohamed participe aussi à la prévention auprès des plus jeunes, notamment grâce à une association de soutien scolaire.
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