Une affaire agite la commune de Jurbise. Des dizaines de personnes ont bloqué l'entrée d'un refuge pour animaux car deux chevaux, saisis pour maltraitance il y a deux mois, doivent être aujourd'hui rendus à leur propriétaire sur ordre de la bourgmestre Jacqueline Galant. Le personnel du refuge ne comprend pas cette décision.
Ce matin plus de 30 personnes ont bloqué l’accès au refuge. Des proches, des familles ainsi que d’autres responsables d’associations. Face à eux, les propriétaires de chevaux qui ont reçu l’accord de la bourgmestre pour récupérer leurs bêtes.
A Jurbise, c’est l’incompréhension. "Redonner ces chevaux alors qu’aujourd’hui cela fait plus de deux mois qu’ils sont chez nous, reprennent du poids et sont sur la bonne voie pour pouvoir oublier le calvaire qu’ils ont connu, je ne comprends pas", confie Kelly Josse, la présidente de l’ASBL "Tabula Rasa".
"Aujourd’hui, c’est une première action et elle a le mérite d’avoir eu lieu", ajoute Jean-Marc Montegnies, le président de l’ASBL "Animaux en péril". "Cela informe la population qui voit que les autorités sont parfois complètement à côté de leurs pompes. Dans ce cas-ci, on se retrouve dans une telle situation à cause de la bourgmestre de Jurbise."
"Une vraie nécessité de les protéger jusqu’au bout
Pour l’association qui soigne, les deux chevaux "Jessy et Rebelle", saisis pour maltraitance en août dernier, impossible de les laisser partir. D’autant qu’il ne s’agissait pas de la première saisie à cette adresse.
"C’est une vraie nécessité de les protéger jusqu’au bout car à partir du moment où on les a pris en charge, on leur a promis de les soigner. Se rendre compte qu’ils peuvent retourner dans l’enfer dans lequel ils étaient, on ne peut pas l’accepter car on ne tiendrait pas nos promesses", indique Kelly Josse.
"Elle connaissait une grossesse difficile"
De son côté, la bourgmestre réagit et affirme avoir donné l’autorisation au propriétaire après avoir analysé correctement la situation. "Aujourd’hui, nous connaissons la vérité. La propriétaire n’était pas sur le lieu où étaient les chevaux. Elle connaissait une grossesse difficile et avait accouché par césarienne. Elle ne pouvait pas s’occuper de ses chevaux et pensait qu’ils étaient dans de bonnes conditions", explique Jacqueline Galant.
Les propriétaires n’ont pas voulu s’exprimer face à notre caméra. Ce qui est sûr, c’est que d’un côté comme de l’autre, personne n’est prêt à se laisser faire.
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