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Trois chevaux très maigres inquiètent des citoyens: le multi-récidiviste d'Ogy a-t-il recommencé dans l'attente de son prochain procès?

Trois chevaux très maigres inquiètent des citoyens: le multi-récidiviste d'Ogy a-t-il recommencé dans l'attente de son prochain procès?
 
 

Malgré des condamnations en 2005, 2009 et 2012 dans des dossiers de maltraitance animale, un habitant de Lessines n'a encore jamais été condamné à ne plus pouvoir détenir d'animaux. Alors qu'il attend toujours un nouveau procès après une saisie record chez lui en 2016, il continue son business: l'achat d'animaux en vue de les engraisser pour les revendre ensuite à des abattoirs. Mais des riverains sont inquiets: au-delà de sa mauvaise réputation, il semblerait que certains animaux actuellement en sa possession soient de nouveau dans un état pitoyable.

"Trois chevaux sont prêts à mourir à Ogy. La police a été prévenue, mais d'ici là, ces chevaux seront morts. La personne possède une cinquantaine de chevaux, il a déjà fait de la prison pour maltraitance sur animaux", s'est alarmé un citoyen, le 23 juillet dernier, via le bouton orange Alertez-nous, joignant plusieurs photos des animaux concernés.

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Notre témoin a également averti la commune de Lessines, à laquelle appartient le village d'Ogy. Mais l'échevine en charge de cette matière étant absente, nous explique-t-on à la commune, il n'avait pas encore reçu de nouvelles à l'heure où nous écrivons ces lignes.

Il ne serait pourtant pas le seul à avoir manifesté son inquiétude au cours des derniers mois sur l'état de certaines bêtes chez ce marchand d'animaux, principalement de chevaux, bien connu de la justice et donc, évidemment, des riverains. L'homme, Pascal D., est en effet un multi-récidiviste notoire.

Plusieurs jugements mais jamais d'interdiction de détenir des animaux

Il avait été condamné en 2005 et en 2009 pour des faits de maltraitance animale. Puis un procès plus important avait eu lieu en 2011 au tribunal correctionnel de Tournai. La justice n'avait cependant pas interdit à l'homme de détenir des animaux à vie comme le réclamaient les parties civiles.

Pourquoi? Comme l'explique l'association "Animaux en péril", qui a réalisé un compte rendu détaillé de l'affaire à lire ici, à l'époque, l'homme était sous le coup de plusieurs infractions qui avaient toutes été rassemblées. Dans ce cas, c'est l'infraction la plus grave -à savoir un faux et un usage de faux dans le cadre d'une vente d'animaux- qui lui avait valu sa condamnation: 16 mois de prison avec sursis et une amende de 1375 euros.

Lors du procès en appel tenu en 2012, la cour de Mons avait confirmé cette condamnation, refusant à nouveau la requête du parquet d'interdire la détention d'animaux. La justice avait alors été sensible aux arguments de l'avocat prévenant que l'interdiction mènerait son client à la faillite et la destruction d'une famille. En effet, "recueillir" du bétail pour l'engraisser et revendre ensuite les bêtes à des abattoirs est son business. Avec une interdiction d'en détenir, il pouvait dire adieu à son commerce.

Nouvelle saisie de dizaines d'animaux en 2016

Puisqu'il pouvait continuer son métier, Pascal D. ne s'en est pas privé. Mais il n'a pas fallu longtemps à la justice pour revenir frapper à sa porte. En mai 2016, des dizaines d'animaux en souffrance avaient été saisis: une dizaine de chiens, une soixantaine de chevaux et des oiseaux qui seraient non-autorisés dans notre pays avaient été sauvés lors d'une saisie que RTL info avait rapportée. Blessés, mal nourris, tous ces animaux vivaient dans des conditions insoutenables. Certains avaient même été retrouvés au milieu de cadavres.

"Ils sont sur des dizaines de centimètres de déjections. Ils sont blessés, maigres. Il y a un panel de maltraitance que l’on a rarement vu", assurait Marie-Laure Hamaide, porte-parole d'"Animaux en péril" qui, dans les colonnes des journaux SudPresse, avait parlé d'une saisie tristement record par le nombre d'animaux et le panel de maltraitances. Des carcasses d'équidés avaient aussi été trouvées, laissant penser qu'il y avait eu un abattage illégal, puisque le marchand ne dispose pas des autorisations nécessaires.

Voici notre reportage réalisé lors de cette saisie judiciaire de 2016:


Un nouveau procès toujours en attente

Ces faits lui avaient valu de faire de la prison en détention préventive. Mais depuis lors, rien. Le marchand récidiviste attend toujours son procès et continue dès lors son macabre business. Le parquet de Mons nous a confirmé que l'affaire est toujours à l'instruction. Des faits d'une telle gravité du chef d'un multirécidiviste n'ont en effet pas été classés sans suite.

En attendant, selon les nouveaux témoignages, il semblerait que l'accusé soit retombé dans ses travers. Des inspecteurs du bien-être animal se seraient cependant récemment rendus sur place sans constater d'infraction. Malgré les antécédents, la présomption d'innocence prévaut et il faudra attendre une éventuelle intervention des autorités afin d'apporter une réponse aux inquiétudes actuelles des riverains et associations de défense des animaux qui ne souhaitent qu'une chose: voir enfin la justice interdire à cet homme de posséder des animaux.


 

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