La pique provient de Georges-Louis Bouchez, l’ex-échevin des Finances MR de Mons exclu de la majorité par le PS à la mi-avril. Selon lui, les dernières décisions budgétaires prises par le Collège communal mené par Elio Di Rupo prouvent qu’il s’agit d’une politique budgétaire d’austérité… la même que le président du PS dénonce au fédéral. Ludovic Delory, Benoit Demaret et Xavier Preyat se sont intéressés à la polémique dans le RTLinfo 13h.
Les bus gratuits dans le centre-ville de Mons ? C’est fini.
Le parking gratuit le samedi ? C’est fini aussi.
Les patrouilles de police ? Ce n’est évidemment pas fini, mais des économies vont être réalisées. Elles sont drastiquement réduites les nuits des vendredi et samedi au point d’avoir eu à gérer hier une manifestation des policiers montois.
Supprimer la moitié des équipes le vendredi soir est totalement inacceptable
"Ces deux derniers week-ends, le chef de corps a supprimé sans aucune concertation des équipes le vendredi, le samedi et le dimanche. Il avait pourtant déclaré, notamment par voie de presse, qu'il ne toucherait pas aux effectifs du week-end. De notre côté, nous avions demandé un plan d'action pour ce dossier. Rien ne nous a été proposé et la décision a été prise de manière unilatérale et pour des raisons budgétaires, ce que nous ne pouvons accepter. On peut entendre et discuter de rationalisations, mais tout en restant efficient. Or ici, il y a un seuil en dessous duquel on ne peut pas descendre, et supprimer la moitié des équipes le vendredi soir est totalement intolérable et inacceptable", estime Philippe Bailly, le président du syndicat SLFP Police – Hainaut.
La sécurité des citoyens les soirs de sortie à Mons sera donc moins encadrée qu’avant, et ce alors même que la police, appelée sur tous les fronts depuis les attentats, ne sait déjà plus assurer toutes ses missions.
Un budget pas extensible côté fédéral
Le problème, c’est que le chef de corps ne voit pas pourquoi il réclamerait plus de budget à la commune de Mons et pas au fédéral. "Notre dotation est alimentée à 50% par le fédéral et à 50% par les communes de Mons et de Quévy. Donc si on se tourne vers le bourgmestre en lui demandant une augmentation, pourquoi pas non plus vers le fédéral ? Et on sait que le fédéral est exsangue", avance Marc Garin, le chef de corps de la zone de police Mons-Quevy.
"Qu'il assume"
Du côté de l’opposition MR, on ne conteste pas le bien-fondé de cette gestion budgétaire tournée vers les économies. "Ils réduisent les patrouilles de police de moitié, ils suppriment les bus gratuits et pour le reste on a toute une série de réductions dans le personnel. Par exemple c’est seulement un agent sur quatre qui est remplacé. C’est très bien", estime Georges-Louis Bouchez. "Mais alors qu’il assume le fait qu’il mène une politique d’austérité et qu’il arrête de le reprocher au fédéral."
Mons a son budget sous tutelle
Mais c’est oublier que Mons ne peut pas faire ce qu’elle veut avec son argent. Elle, comme d’autres communes de Wallonie, est sous tutelle de la Région wallonne pour assainir ses finances. L’argent n’y tombe donc pas du ciel et tout investissement est soumis à l'aval des autorités wallonnes. Voilà pourquoi Joëlle Kapompolé, la cheffe de groupe PS au conseil communal de Mons, préfère parler de "budget responsable plutôt que d’austérité".
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