Le ministre wallon de la Santé et de l'Action sociale, Maxime Prévot, a décidé de fermer en urgence la maison de repos "Le Jardin d'Astrid" située à Gaurain-Ramecroix (Tournai) afin de "préserver la sécurité et le bien-être de tous les résidents de l'établissement", indique-t-il dans un communiqué mercredi. Les 42 résidents seront réintégrés dans les 72 heures dans d'autres maisons de repos, des hôpitaux ou en famille, ajoute-t-il. Sur place pour RTLINFO, notre journaliste François Genette a recueilli les témoignages du bourgmestre f.f. de Tournai et des familles des résidents. Tous sont sous le choc: ils n'ont jamais constaté le moindre manquement dans l'établissement.
L'Agence pour une vie de qualité (AVIQ) a effectué 3 inspections dans la maison de repos depuis décembre 2015, à la suite d'une plainte anonyme pour manque de prise en charge des résidents. De graves manquements y ont alors été constatés. Les résidents présentaient notamment un "manque récurrent d'hygiène corporelle dû à un manque de toilette régulière devant être prise en charge par le personnel". Certains n'étaient pas assez nourris. Aussi, aucun dossier médical ou de soin n'était mis à jour et il n'y avait aucune information du bon suivi des traitements médicaux par le personnel. Enfin, le rapport parle d'insalubrité.
Le ministre Maxime Prévot a donc décidé de fermer l'établissement en urgence et a demandé à l'AVIQ d'informer le parquet de la situation. Une procédure de retrait d'agrément des lits de la maison de repos et des logements en résidence-services (au nombre de six) a également été lancée.
Mais la réalité du terrain semble bien loin des constats faits par l'AVIQ. Les familles des résidents n'ont jamais constaté de problème d'hygiène ou de nutrition chez leurs proches et sont tombées des nues à l'annonce de la décision du ministre. Idem du côté du bourgmestre faisant fonction, qui n'a jamais reçu de plainte concernant l'établissement, ce que les familles confirment. Selon elles, personne ne s'est jamais plaint de la maison de repos "Le Jardin d'Astrid". "Sur quoi est basée cette fermeture ? Moi je n’ai pas trop envie de me prononcer", a déclaré Paul-Olivier Delannois devant la presse. "Regardez vous-même. C’est propre, le personnel est agréable, on mange bien. Il n’y a aucun problème", assurait un résident au micro de François Genette et Alain Hougardy dans le RTLINFO 19H. "Il n’y a rien du tout ici dedans. Je ne comprends pas du tout. Cette dame la patronne a été torpillée purement et simplement", affirmait un autre.
Dès mardi soir, le bourgmestre faisant fonction avait été avisé que le ministre pouvait décider de fermer cette maison de repos privée accueillant 36 résidents et 6 logements en résidence-services. Mercredi, Paul-Olivier Delannois a été informé de la décision du ministre et a enclenché le plan d'urgence. "Dès mardi soir, des contacts ont été pris avec d'autres maisons de repos et le centre hospitalier de Wallonie picarde", confie le bourgmestre ff.
Assistants sociaux, policiers, services de secours, médecins et responsables de maisons de repos ont été réquisitionnés mercredi pour assurer le transfert des résidents vers d'autres maisons de retraite, les hôpitaux ou, provisoirement, dans les familles. Paul-Olivier Delannois espère qu'une solution sera trouvée pour chaque résidents dès ce mercredi soir.
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