La cérémonie de commémoration de la catastrophe du Bois du Cazier s’est déroulée ce matin à Marcinelle. La cloche de l’ancien charbonnage a sonné 262 fois, en hommage aux 262 victimes de l’accident minier qui a eu lieu le 8 août 1956. Cette tragédie a touché de nombreuses familles et fait 403 orphelins. Parmi eux, Jacques Iezzi, venu se souvenir ce matin. Aurélie Henneton et Xavier Preyat l’ont rencontré pour le RTLINFO 13h.
Chaque année, Jacques Iezzi vient entendre le nom de son père, Orlando. Le Carolo a perdu son papa à l’âge de 4 ans. Depuis, il honore sa mémoire tous les 8 août. "Nous sommes restés avec ma mère pendant plusieurs jours à attendre que l’on retrouve mon père, explique l’orphelin de la catastrophe du Bois du Cazier à nos journalistes Aurélie Henneton et Xavier Preyat. Malheureusement, on l’a retrouvé au mois de septembre. Cela n’a pas été facile. L’après a encore été plus dur. Vivre sans un père, ce n’est pas facile, surtout pour un garçon."
L'étiquette d'orphelin
Les Iezzi viennent de Manoppello. Cinq hommes de la famille ont péri à Marcinelle. L’enfer sous terre, suivi d’une vie difficile malgré les aides financières. Une vie déchirée pour les veuves et les orphelins, avec une étiquette qui colle à leur enfance. "On nous appelait les orphelins. C’est une étiquette qui est restée collée. Par moment, c’est vrai que c’était un peu pesant parce qu’on sait bien qu’on n’avait rien à voir avec les autres qui avaient leur papa. Il y avait les orphelins et les autres, surtout à l’école."
Jacques est devenu mécanicien, en sidérurgie. Jamais il n’aurait voulu travailler à la mine, tant elle l’a blessé. "Je pense que tous les gens qui vivent un accident dans lequel ils perdent un proche, c’est pour le restant de leur jour… On est rappelé au souvenir chaque année, donc le deuil n’est jamais terminé."
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