Les commémorations de la catastrophe du Bois du Cazier se poursuivent ce dimanche avec la pose de plusieurs plaques commémoratives en hommage aux 262 victimes de l'explosion qui a eu lieu il y a 60 ans. Jimmy Méo et Eric Demortier ont rencontré Camille Detraux, photographe de presse. Il a pris les premières photos de la catastrophe. Des clichés qui sont entrés dans l'histoire…
Camille présente les photographies dont il est le plus fier, des instants saisis quelques minutes à peine après la catastrophe.
À ce moment, il est le seul photographe sur place. "Je me suis adressé à un habitant à côté du charbonnage, et je lui ai demandé si je pouvais grimper à l'étage de sa maison. C'est l'histoire de cette première photo parue qui a eu tellement d'importance par après", confie Camille Detraux.
Cette photo, c'est la première à couvrir l'évènement, c'est la plus connue aussi.
Un photographe confronté au désespoir
Mais celles qui le touchent le plus, c'est lorsqu'il avait les familles des mineurs face à lui. Des femmes qu'il n'osait pas regarder dans les yeux.
"J'étais gêné, oui, de voir des femmes en pleurs, oui. Ça me gênait terriblement. Je photographiais comme ça, sans les regarder", dit-il en dressant son vieil appareil à côté de lui, sans regarder dans l'objectif.
La collection échappe à l'oubli
Aujourd'hui, le musée de la photographie de Charleroi expose les œuvres de photographe de presse de Camille. Lorsqu'il a pris sa retraite du journal de Charleroi, disparu depuis, tout a failli partir à la poubelle. Il s'agit pourtant des seules traces d'une journée historique. "C'est vers cinq, six ou sept heures du soir que j'ai vu remonter les premières victimes", se remémore Camille en nous montrant ses clichés. "Tout ça après une attente d'une journée entière", ajoute-t-il.
Camille a gardé précieusement l'appareil photo qu'il a utilisé ce jour-là. À peine douze tirages par bobine et un résultat d'une qualité frappante, même aujourd'hui. Et surtout, il fonctionne toujours, soixante ans plus tard.
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