Le chauffage du palais de justice de Charleroi est si défectueux qu’il est nécessaire de chauffer le bâtiment jusqu’à 29 degrés pour éviter qu’il fasse trop froid dans certains bureaux situés dans les sous-sols. Une situation paradoxale, car les personnes situées dans les étages supérieurs sont obligées d’ouvrir les fenêtres pour ne pas suffoquer.
Depuis le début de l’année, la facture s’élève déjà à 300.000 euros. "C’est fou", reconnaît Monique Levecque, présidente du tribunal de première Instance du Hainaut. "C’est un bâtiment construit au début des années '70. On a changé les chaudières en 2014, mais le vrai problème est structurel. On a des châssis métalliques avec du simple vitrage. La chaleur passe dans un sens comme dans l’autre sans problème. Dès qu’il y a du soleil, il fait très chaud, dès qu’il fait froid, il fait très froid."
C’est quelque chose qui est connu
En guise d’exemple, la présidente du tribunal de première Instance du Hainaut prend son cas personnel. "Dans mon bureau, en juin, il faisait 38 degrés et en janvier il fait 29 donc je suis obligée de travailler avec la fenêtre ouverte."
"C’est une situation qui dure depuis très longtemps, bien avant l’arrivée de Mr Michel dans ses fonctions", assure-t-elle. "Ça avait déjà été dénoncé en 2013 par mon prédécesseur donc c’est quelque chose qui est connu. Il faut revoir la régulation du bâtiment. Je me demande si les frais d’investissements des travaux ne seraient pas très vite rentabilisés par la différence de la facture de chauffage."
Pour sa part, Mathieu Michel, le secrétaire d’État à la Régie des bâtiments, ne cherche pas à minimiser le problème. Il reconnaît même qu’"il y a d’autres endroits où la situation est similaire. On gère près de 900 complexes pour un ensemble de 6 800 000 m² donc une partie du patrimoine n’est pas à jour. Il faudrait cinq milliards pour remettre tout ce patrimoine à jour."
Selon un plan mis en place par le ministre Michel, tous les investissements nécessaires seront réalisés d’ici 2040 pour atteindre la neutralité carbone.
D’ici là, les efforts continuent.
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