Un Marchiennois comparaît devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour des faits de moeurs à l'encontre de huit neveux, nièces et petits voisins. Lors de la dernière audience, le parquet avait requis 15 ans de prison à son encontre. Le prévenu nie les faits et plaide l'acquittement en évoquant un complot familial conforté par les carences de l'enquête.
Le procès de David V., un Marchiennois d'une quarantaine d'années, s'est poursuivi ce lundi devant le tribunal correctionnel de Charleroi. Le prévenu est soupçonné de viols et/ou d'attentats à la pudeur sur huit enfants de son entourage, à savoir ses neveux et nièces, ainsi que des petits voisins. Les faits se seraient étalés sur une quinzaine d'années.
Selon le parquet, qui a requis 15 ans de prison, David V. agissait selon deux modus operandi. Avec les filles, il profitait de la nuit pour se glisser dans leur lit lorsqu'elles dormaient au domicile de leur grand-mère, chez qui le prévenu vivait toujours. Avec les garçons, il partageait des parties de jeux vidéos durant plusieurs jours avant de passer à l'action.
Plusieurs enfants ont déposé plainte simultanément
Les faits ont été dévoilés à la Justice en 2014 lorsque plusieurs enfants (dont certains devenus adultes) ont déposé plainte simultanément. Selon Me Mayence, conseil de David V., ce dévoilement s'effectue peu après un passage houleux chez le notaire, concernant l'héritage de cette fratrie de sept enfants. David, le cadet, a en effet hérité de la maison des parents. "On lui a dit qu'on l'aurait", a déclaré l'avocat qui plaide l'acquittement. "Faites également le compte de ce que réclament les parties civiles, cela correspond plus ou moins à la valeur de la maison." Mais Me Mayence s'est surtout attaché à pointer les carences de l'instruction.
"L'interrogatoire de mon client n'a duré que 22 minutes et on le poursuit aujourd'hui pour des faits pour lesquels il n'a jamais été interrogé ou sur des enfants qui ne l'ont pas accusé. Les expertises de crédibilité résultent d'un copier-coller: ils sont entachés d'erreur et ont été réalisés à la veille des vacances de l'experte", a plaidé l'avocat qui regrette aussi l'absence d'expertises médico-légales et qui s'étonne du dévoilement soudain des faits, alors que, selon les parties civiles, ils perduraient depuis de nombreuses années. Jugement le 23 mars.
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