Le parquet de Charleroi a placé sous scellés la résidence Massimo de Gosselies (Charleroi), jeudi matin. Les 46 résidents y vivaient dans la crasse, soignés par deux "hommes à tout faire". Les enquêteurs soupçonnent également des faux et des abus de confiance. Le gérant est actuellement entendu par le juge d'instruction.
Les 46 occupants de la "résidence Massimo", une résidence de Gosselies (Charleroi), ont été déplacés, ce jeudi matin, suite à la mise sous scellés des bâtiments. Il régnait en ces lieux des conditions d'hygiène déplorables. L'instruction a été ouverte il y a un mois à la suite de plusieurs témoignages concernant les conditions d'hygiène au sein de ce home qui accueille des personnes de tous âges, parfois alcooliques ou souffrant de problèmes psychiatriques. Un ancien résident avait également déposé plainte, son compte bancaire ayant été vidé.
En collaboration avec la police administrative et le CPAS de Charleroi, la police judiciaire fédérale a mené une descente sur les lieux jeudi matin. Cinq résidents ont été aussitôt hospitalisés vu leur état de santé, onze autres ont été confiés à des institutions psychiatriques. Le reste des pensionnaires a été pris en charge par le CPAS.
Certains résidents gardés dans leurs excréments
Selon le premier substitut Daniel Marlière, les scellés ont été apposés sur les bâtiments qui étaient dans un état d'hygiène déplorable. Les intervenants ont d'ailleurs dû porter des masques tant l'odeur était pestilentielle. Des rats infestaient les lieux jonchés d'ordures et de sacs poubelles. Seuls deux infirmiers indiens, parlant à peine le français, se chargeaient des soins, mais également de la cuisine et des tâches ménagères. L'un d'eux dormait sur une paillasse au sein du home. Certains résidents étaient laissés dans leurs excréments, d'autres devaient changer leurs pansements par leurs propres moyens.
La famille d'un des résidents nous a contacté via le bouton orange Alertez-nous. Elle nous a indiqué que l'insalubrité de l'immeuble était criante. Les toilettes, pas nettoyées, dégageaient une odeur pestilentielle, la vaisselle était très sale et les vitres des fenêtres n'étaient plus très transparentes...
Dans le bureau du gérant du home: les cartes bancaires ET les codes des résidents
Le gestionnaire de la résidence, O.R., a été déféré devant le juge d'instruction jeudi après-midi. Il est entendu sur les conditions d'hygiène et de soins, mais également sur des faux, des abus de confiance et des abus de biens sociaux. Dans son bureau, on a retrouvé les cartes bancaires des résidents et leurs codes... L'opération policière était planifiée de longue date. Il avait ainsi accès à leurs comptes et y piochait semble-t-il à sa guise.
Prises en charge par le CPAS de Charleroi
Sur les 46 résidents, cinq personnes ont été emmenées à l’hôpital. Les médecins ont décidé qu’elles nécessitaient des soins urgents. Elles sont hospitalisées en ce moment. 41 personnes sont logées à Roux. Dans le cadre du plan d’urgence mis en place durant 24h. Ensuite, les CPAS prendront le relais. Cependant, ce ne sont pas des personnes qui sont forcément dans le besoin.
Lors de leur descente, les enquêteurs ont constaté des conditions d'hygiène déplorables, confirmant les dires de notre alerteur. Des sacs poubelles étaient empilés dans une remise, ainsi qu'aux abords des bâtiments. Seuls deux personnes jouaient le rôle d'infirmiers, de cuisiniers et de personnel d'entretien.
Pas de mauvais traitements
Pour l'heure, des mauvais traitements n'ont pas été prouvés sur les résidents, mais ceux-ci ne bénéficiaient visiblement pas des soins adéquats.
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