Opération coup de poing, ce matin, à Charleroi. Son nom: Vauban 2, la suite donc des contrôles qui visent à lutter contre les marchands de sommeil et les logements non-conformes. Aujourd'hui, l'opération touchait Gilly. Nos journalistes, Aurélie Henneton et Patrick Lejuste, l'ont suivie.
Dans le cadre de la lutte contre les logements illégaux, parce que non conformes ou hébergeant trop de locataires, sept immeubles ont été passés au crible par les autorités (police, pompiers, commune) à Gilly dans le Hainaut. Une équipe de RTL info a suivi cette étape de l'opération Vauban 2 menée dans toute la région de Charleroi. Dans la ville haute, l'opération précédente Vauban 1 avait permis de contrôler 1020 logements, dont un quart s'était avéré en infraction. "Cela a permis de remettre de l'ordre et de rappeler l'existence de la règle et de la loi dans un quartier qui était en train de mal tourner", justifie d'un ton ferme le bourgmestre Paul Magnette.
Un des septs immeubles visités aujourd'hui est particulièrement suspect. Pourquoi ? Premier indice, dès la porte d'entrée: les sonnettes. Il y en a plus que prévu. Micheline Culot, l'agent de police qui participe à l'action, prévient le propriétaire: "Le gros problème que nous avons dès le départ est que vous avez dix logements. Donc, c'est 10 boîtes aux lettres et 10 sonnettes, pas plus. Or, vous avez 13 sonnettes". "Il y en a plusieurs qui ne vont pas, que j'ai mises hors service", se défend le propriétaire.
La visite du bâtiment commence. Il est examiné sous toutes les coutures. "On vérifie au niveau du logement, des pompiers, de l'urbanisme si tout est en règle", dit Micheline Culot. "Dans ce cas-ci, comme les permis ont été octroyés, on vérifie surtout la sécurité en cas d'incendie", précise-t-elle.
Des lacunes sont constatées sur le plan de la sécurité contre les incendies. "Ceci doit être RF (résistant au feu)", dit Michel Mean, le porte-parole des pompiers de Charleroi en touchant du doigt une cloison. Il remarque aussi l'absence d'échelle de secours. Un autre problème est détecté, cette fois aux fenêtres. "Nous ne sommes encore qu'au rez-de-chaussée, nous allons monter aux étages. De l'extérieur, j'ai déjà vu qu'il allait y avoir un souci étant donné que les fenêtres qui donnent sur la rue sont grillagées jusqu'au-dessus. Ceci signifie qu'on ne pourra pas évacuer les habitants par les fenêtres en cas d'évacuation. Je vais devoir dire que la situation est gravement compromise", conclut le pompier.
Sortis de cet immeuble, au numéro suivant, les agents vérifient qu'il y a bien un seul logement comme permis. Objectif visé: lutter contre les subdivisions à outrance. "On ne peut pas accepter qu'il y ait une exploitation de la précarité de certaines personnes qui vont se retrouver dans des conditions qui ne sont du tout décentes et qui n'auront pas un cadre de vie suffisamment intéressant", argumente Ornella Cencig, échevine de l'urbanisme et du logement de Charleroi.
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