Après un faux départ l'an dernier, le procès du "meurtre de Roisin" démarre aujourd'hui. Il s'agit du procès en assises des accusés de la mort de Jean-Claude Libiez, 63 ans. Cinq hommes et une femme sont accusées de tentative de vol et de vol avec violence, avec la circonstance aggravante de meurtre.
L'an dernier, en novembre, à l'entame du procès, le président de la cour d'assises avait été révoqué pour manque d'impartialité. Cette fois, les débats débutent dans cette affaire d'une extrême violence.
Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2016, deux hommes cagoulés et armés pénètrent dans la ferme "Beaumont" à Roisin, près de la frontière française. Une ferme qui est aussi un café-tabac de village. Cela fait des mois que ces hommes réfléchissent au vol. Le voisin de la victime est dans le coup, les agresseurs sont donc bien renseignés.
Quand il entre dans la ferme, le commando fait preuve d'une grande violence : les malfrats n'hésitent pas à mettre une arme sur la tempe de la mère de la victime, âgée de 83 ans, à distribuer des coups de barre de fer, ni à tirer, au moins 3 fois. Une balle touche mortellement Jean-Claude Libiez. L'un des accusés parle d'une "scène barbare", digne d'un film d'horreur.
Comment continuer à vivre après avoir vécu l'horreur ?
Le frère de la victime était aussi présent au moment du drame. Pour la famille, il est difficile de reprendre le cours de sa vie après un tel traumatisme. Selon Jean-Philippe Rivière, l'avocat de la mère de la victime, "ils ont continué, parce que ce sont des gens courageux qui ont travaillé toute leur vie. Ils ne sont jamais partis en vacances, ils vivaient pour leur commerce, et ils ont continué à se réfugier dans leur travail."
Cinq hommes et une femme sont jugés. Fait rarissime : le cerveau présumé du commando ne sera pas dans le box des accusés. Il a été remis en liberté pour raison médicale. Il sera peut-être jugé si son état lui permet. "Ma cliente, qui est une dame âgée de plus de 80 ans, a été totalement traumatisée de voir son fils abattu comme un chien sous ses yeux et son autre fils battu à mort et laissé pour mort", affirme son avocat, maître Rivière. Quant au fils qui a survécu, il souffre de "séquelles extrêmement importantes".
Avec un jury populaire composé de 8 femmes et 4 hommes, le procès durera 3 semaines. "Mes clients espèrent avoir un minimum de sincérité, voire des aveux de la part des accusés. Ils veulent que justice leur soit rendue pour le drame épouvantable qu'ils ont vécu."
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