Le trafic ferroviaire est à l'arrêt vendredi entre Louvain et Liège, sur la ligne à grande vitesse 2, en raison d'un nouveau vol de câble. Un autre vol de câble a par ailleurs eu lieu dans le prolongement de cette même ligne, entre Liège et la frontière allemande, mais n'a lui pas de répercussions sur la circulation des trains. Depuis le début de l'année, plus de 200 faits de ce type ont été relevés.
"Encore un vol de câbles sur la ligne à grande vitesse entre Ans et Louvain. Les trains sont déviés sur la ligne 36, comme hier", nous écrit David vendredi à 7h via le bouton orange Alertez-nous. Le voyageur n'est pas le seul à nous signaler ce problème sur le rail. "A nouveau un vol de câbles entre Ans et Louvain. Comme hier, et plus ou moins tous les 3 à 4 jours, il y a un vol de câbles. Que font la SNCB et la police? Hier, il y avait à nouveau 30 minutes de retard ! Si une bonne fois, on ne met pas les moyens humains pour résoudre ce problème, on n'y arrivera pas. C'est honteux", s'insurge Joseph, un navetteur.
La SNCB a confirmé ce vol sur Twitter.
Les faits ont eu lieu vers 3h du matin, précise Frédéric Sacré, porte-parole d'Infrabel. Cette situation a entraîné d'importantes perturbations, dont des retards de 15 à 20 minutes. "Les navetteurs vivent un enfer. Il y a eu 55 vols de câbles rien que pour le mois de septembre", dénonce-t-il. "La nuit dernière on a à nouveau été victime d'un vol de câbles sur la ligne à grande vitesse entre Liège et Louvain", a-t-il indiqué. "Plusieurs centaines de mètres ont été volés. Nos équipes sont au travail mais le trafic était absolument impossible tout au long de la matinée sur cette portion de la ligne à grande vitesse".
Ce dernier ajoute qu'il y a eu second vol de câbles 30 minutes plus tard entre Liège et la frontière allemande. "Cela doit cesser, pour les navetteurs qui en pâtissent et pour le personnel d'Infrabel qui est sollicité toutes les nuits. Il faut mettre la bande qui, pense-t-on, commet tous ces faits hors d'état de nuire".
La police assure en avoir fait sa priorité n°1
Il est vrai que ce genre de situations se produit régulièrement. Il ne se passe presque pas un jour sans qu'il y ait un vol de câbles. Depuis le début de l'année, plus de 200 faits de ce type ont été relevés. Mais c'est surtout depuis le mois de juin que la situation s'est aggravée. "Du mois de janvier au mois de juin 2018, on comptabilisait moins d'une vingtaine de minutes de retard par jour liée au vol de câbles sur tout le réseau belge. Depuis le mois de juin, on est passé à plus de 3 heures et demi. On a davantage de vols de câble entre juin et maintenant que sur toute l'année dernière", nous a expliqué Arnaud Reymann il y a quelques jours.
Rien n'arrête les voleurs qui profitent de la situation de la Belgique, en particulier de la zone frontalière en province de Liège. Ces derniers utilisent les grands moyens pour dérober des kilomètres et des kilomètres de câbles. La police assure en avoir fait sa priorité n°1.
De lourdes conséquences
Ces vols ont de lourdes conséquences. Ils créent des retards. Ils coûtent aussi énormément d'argent en réparation. "Le prix du câble varie entre 3 et 5 euros du kilo, les câbles ayant des tailles et gabarits différents. Grosso modo, pour Infrabel, en dehors du coût de ce vol, on parle de 15.000 à 25.000 euros de perte de vol de câbles par nuit en comptant notamment la main d'œuvre qui doit venir la nuit", a chiffré le porte-parole.
Plusieurs indices semblent indiquer que notre réseau ferroviaire est à la merci d'une seule et même bande venue d'Europe de l'Est. "Il s'agit vraisemblablement d'une bande organisée voire deux au maximum car le mode opératoire est identique à chaque fois. Ces voleurs viennent des pays de l'Es", a expliqué alors le porte-parole d'Infrabel.
La bande opère avec une "méthode industrielle", selon Arnaud Reymann. "Ce sont des gens qui ont réfléchi à la méthode pour prendre vite et beaucoup, et faire un maximum de dégâts en passant", a-t-il ajouté.
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