Dans l'affaire du décès tragique de la jeune Madison, qui a mis fin à ses jours à Herstal, le parquet de Liège ouvre une enquête pour retrouver les pirates informatiques qui ont divulgué sur internet les noms de jeunes qui auraient prétendument harcelé la jeune fille. Pour la justice, rien ne permet de prouver qu'il y aurait eu harcèlement. En attendant, ce sont les jeunes accusés par les hackers qui ont dû être placés sous protection policière. Le reportage de Mathieu Langer et Julien Raway.
La famille que nous avons rencontrée vit un véritable cauchemar. "C'est non-stop, des harcèlements, des menaces de mort. J'ai peur d'aller dormir, je surveille, j'ai peur qu'on vienne mettre le feu au garage ou quelque chose comme ça", nous confie la famille.
"On envisage de l'écarter du domicile"
La famille a été placée sous surveillance policière depuis que le nom, le prénom et même l'adresse de l'adolescent ont été publiés sur internet. "On le surveille énormément. On essaie de le protéger. On envisage de l'écarter du domicile, dans un lieu secret, de façon à ce qu'il puisse vivre", explique la famille.
Le jeune homme est accusé par le groupe de hackers Down-Sec de faire partie des harceleurs de la jeune Madison, qui a mis fin à ses jours à Herstal. Les pirates informatiques se sont finalement rétractés et ont supprimé leur message, mais le mal est fait.
Le parquet n'a trouvé aucune trace de harcèlement avant la mort de Madison
De son côté, justement, le parquet de Liège n'a toujours trouvé aucune preuve d'un quelconque harcèlement avant le suicide de l'adolescente de 13 ans. "Il y a bien eu l'un ou l'autre publication déplacée au moment de l'enterrement, mais pour l'instant nous n'avons aucun élément avant le décès", explique Damien Leboutte, premier substitut du procureur du roi de Liège.
Le procureur lance un appel au calme pour éviter un nouveau drame. "Cet appel passe aussi par les journalistes, pour bien préciser aux gens de ne pas aller porter des coups ou se venger, parce que pour le moment ce serait à l'égard de cibles qui ne sont pas les bonnes", précise Damien Leboutte.
Si la famille de Madison ne cautionne pas le geste des pirates informatiques, elle s'en remet à la justice, et reste convaincue du harcèlement qu'a vécu la jeune fille avant sa mort.
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