Six ans après l’explosion et l’effondrement de deux immeubles rue Léopold à Liège, une procédure de récusation des experts empêche d’aborder le fond du dossier. Pendant ce temps, les familles des victimes attendent des réponses…
Le 27 janvier 2010, une explosion détruisait deux immeubles de la rue Léopold à Liège et faisait 14 victimes. Six ans après le drame, la justice piétine, en raison d’une procédure de récusation des experts qui bloque le dossier et empêche les familles des victimes d’obtenir les réponses nécessaires pour le processus de deuil.
Le 8 février prochain, la récusation et le remplacement des experts seront plaidés devant la chambre des mises en accusation de Liège. Une audience a déjà eu lieu ce lundi 25 janvier et l’avocat général a penché vers une irrecevabilité de l’acte de récusation en raison de son caractère tardif.
Un conflit d'intérêt?
Cette demande de récusation du collège d’experts, désigné le 27 janvier 2010, vient de deux employés de la Ville de Liège. Ils évoquent un conflit d’intérêts entre ces experts et la Ville. En effet, le rapport sur l’explosion met en cause le manque de suivi du Service de Sécurité et de Salubrité publique et un des membres du collège qui a travaillé dans ce service par le passé.
"J’irai jusqu’au bout"
Aujourd’hui, 6 ans après le drame, cette bataille autour de la désignation des experts empêche la justice d’aborder le fond du dossier.
Les familles des victimes commencent donc à perdre patience : elles veulent savoir ce qui s’est passé et qui est responsable. Benoit Robert, qui a perdu son fils et sa belle-fille dans l’explosion, ne compte pas lâcher l’affaire : "J’irai jusqu’au bout, je ne lâcherai jamais le morceau. S’il faut que ça dure dix ans ou quinze ans … Je veux trouver les causes de la mort de mes enfants", a-t-il expliqué à Céline Praile ce matin sur Bel RTL. "Le deuil final ne sera terminé que lorsqu’on connaitra les raisons, les causes et les responsabilités de cette catastrophe", a-t-il ajouté.
L’avocate de Benoit Robert, maître Louisa Spadazzi, déplore la lenteur engendrée par cette procédure et estime que cela devient "insoutenable" pour les familles des victimes.
Elle est cela dit confiante: si le rapport des experts est annulé, il y a tout de même suffisamment d’éléments dans le dossier pour établir les responsabilités. "Le travail de la police fédérale est tel que les responsabilités peuvent être déjà épinglées de façon claire et précise", a-t-elle enfin expliqué sur Bel RTL.
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