Ces derniers jours, les inondations se sont répétées un peu partout et notamment à Bassenge, en province de Liège. Une commune où plusieurs riverains s'étonnent, aujourd'hui, de l'octroi d'un permis de bâtir en zone... inondable. Cela peut paraître étonnant, mais c'est tout à fait possible dans certains cas.
Emile, Lucie, Vincenzo, Marie-Thérèse, Daniel et Jean habitent tous la même rue à Bassenge, et face à une future maison, ils se posent tous la même question : "Comment est-ce possible, connaissant les risques, de quand même construire ?"
Il y a une semaine, une bonne partie de la rue était sous eau. Leurs jardins ont subi des dégâts. Il y a trois ans, le terrain qui va bientôt être construit était complètement inondé. Sur les vieux albums photo, en 1998, c’était encore pire. La cause est toujours la même : le Geer
"Il est au fond du jardin et l’eau dévale par ici. C’est infernal", confie un riverain.
Leur crainte : que cette nouvelle construction empêche l’eau de s’écouler et aggrave les inondations.
La commune de Bassenge a pourtant accordé un permis de bâtir. Le Geer déborde souvent et l’urbanisme a pris la précaution de consulter les experts de la Région wallonne. En fonction du relief, tous les circuits d’écoulement et de débordement, sont modélisés.
Voici la parcelle concernée à Bassenge (voir photo ci-dessous)
Les deux lignes jaunes sont des circuits de ruissellement.
Une deuxième infographie montre les risques d’inondation, classés orange, et dans ce cas, il est possible de construire.
"Si l’eau traverse actuellement la parcelle, on va devoir laisser un passage, une servitude d’écoulement sur la parcelle afin de ne pas faire obstacle", explique Brieuc Michel, expert dans la cellule Giser (Gestion intégrée sol-érosion-ruissellement).
La maison sera surélevée de 80 centimètres. L’eau pourra s’écouler sur les côtés et même sous la maison. D’autres options sont possibles : "Des petits fossés derrière pour reprendre et dévier les écoulements sans toutefois causer plus de dommages sur les parcelles voisines. On doit avoir par rapport aux voisins un impact neutre", ajoute Brieuc Michel.
La cellule Giser de la Région wallonne donne chaque année aux communes des milliers de recommandations, qui ne sont pas contraignantes et souvent suivies.
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