À Liège, un potager partagé doit être évacué sur ordre de la ville. Il rassemble environ 70 personnes qui cultivent chacun leur parcelle de terrain... Mais le sol est pollué au plomb et les potagers vont devoir disparaitre.
À Thier-à-Liège, Joseph cultive des légumes depuis plus de 12 ans. Cette année, il s'agit sans doute sa dernière récolte. Il a trois mois pour tout nettoyer et libérer le terrain. Une décision de la Ville de Liège qui lui laisse un goût d'amertume : "On passe son temps à essayer, on communique avec les personnes... On est comme une famille ici. Qu'est-ce que ça va devenir ? La jungle ? Il y a des gens qui passent, ils regardent les jardins. C'est bien propre. Il y a même des enfants qui passent, qui nous demande que ce que c'est, qu'est-ce que vous cultivez..."
Comme lui, ils sont 77 Liégeois à cultiver fruits et légumes sur quatre hectares, l'équivalent de six terrains de football situés sur les hauteurs de Liège. Patrice vient chaque matin dès 5h30 pour s'occuper de son jardin. Le sol pollué, il n'y croit pas. "D'après leurs analyses oui, mais pour moi non. Sinon j'aurais déjà été malade, depuis 16 ans. Ou la famille. Parce que des légumes vont à la famille, stérilisent... Je ne comprends pas", témoigne Patrice Coulon.
Patrice venait d'ailleurs de dépenser plusieurs milliers d'euros pour une nouvelle serre qu'il recevra d'ici quelques jours. À côté des potagers vivent des animaux et plusieurs ruchers. À gauche, ces terrains appartiennent à la région wallonne. Aucune interdiction. À droite ils sont contaminés au plomb selon la ville de Liège. Zario peut continuer à cultiver. Il n'a pour l'instant pas reçu de courrier. "On est ici toute la journée du matin au soir (...) Moi si je ne travaille pas, je deviens malade", confie-t-il.
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