La polémique enfle à Harzé, près de Aywaille. Selon un guide nature, une cinquantaine de nids d'hirondelles, une espèce protégée, auraient été détruits par les propriétaires du château local, pour éviter les nuisances. Les châtelains parlent eux de quatre nids enlevés.
Cela fait des décennies que les corniches du château sont un endroit très prisé par les hirondelles. Notons que des séminaires et des mariages sont organisés au château de Harzé, et que des clients viennent aussi y boire un verre ou manger en terrasse.
"Je les avais prévenus qu'il y avait une interdiction formelle"
Samedi dernier, Michel Bertrand, guide nature, a surpris une conversation entre un serveur et un client dans laquelle il était question de détruire les nids. Quand il est revenu sur place quelques jours plus tard, il a constaté que les mots étaient devenus des actes. "Il y avait des débris d'oeufs, des morceaux de nid et des plumes. Visiblement ils ont tous été détruits alors que je les avais prévenus qu'il y avait une interdiction formelle, car l'hirondelle est un oiseau protégé par la loi", a confié le guide nature à notre journaliste Vincent Jamoule.
Le directeur du château, qui en gère pas la brasserie, déclare ne pas avoir reçu le message. Aujourd'hui, il reconnaît et regrette la destruction de quelques nids. "Si la question est de savoir si quelqu'un a eu un geste malheureux et a détruit quatre nids, la réponse est positive", a confié Laurent Weytjens, directeur du château de Harzé.
"Certain de détruire une nichée"
Le guide nature estime lui, de son côté, qu'une cinquantaine de nids ont été détruits. Sur la façade avant, une quinzaine sont encore en place.
Entre quatre et cinquante, ce sera à la Justice de trancher, le guide nature ayant prévu de déposer plainte pour "que des agissements pareils ne se reproduisent plus".
Le nombre d'hirondelles dans le pays ne cesse de décroître. Plusieurs associations de défense d'animaux comptent donc également se joindre à cette plainte. "Si on casse un nid, on est certain de détruire une nichée", a regretté Antoine Derouaux, ornithologue à Natagora.
En guise de réparation, le directeur du château s'est lui engagé à placer rapidement des nids artificiels.
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