Louise a été tuée par son voisin, déjà condamné pour viol à Liège. La jeune fille avait voulu déposer plainte il y a deux ans lorsqu'elle avait subi des avances sexuelles de son futur meurtrier. Elle est allée au commissariat pour le signaler mais aucun PV n'a été dressé par l'inspecteur. Celui-ci a été suspendu aujourd'hui par la police de Liège.
Les autorités locales et policières de Liège ont reconnu leur erreur dans l'affaire tournant autour du meurtre de Louise. Il y a deux ans, la jeune étudiante était allée se plaindre au commissariat pour des avances sexuelles de son futur meurtrier mais aucun PV n'avait été dressé. La police de Liège a publié un communiqué ce lundi en fin de journée. "En date du 11 février 2015, l’inspecteur a rédigé une fiche d’information alors que les faits justifiaient de rédiger un procès verbal", peut-on y lire. L'inspecteur a été suspendu. "Une procédure judiciaire est entamée pour abstention coupable de porter secours", précise le communiqué.
"Les directives internes de la police de Liège et le Code d'Instruction Criminelle sont détaillés quant aux procédures à suivre et sont connus de ses agents", précise Christian Beaupère, chef de zone de la police de Liège, qui souligne que l'enquête révélera les motifs des manquements.
Le communiqué de la Ville et la police de Liège
"La Ville de Liège et La Police de Liège présentent toutes leurs condoléances à la famille de Louise et à ses proches.
La Police de Liège, devant ce drame, ne s’est pas retranchée derrière le secret de l’Instruction. Elle a pour obligation d’aider la Justice à faire toute la lumière sur les faits du 11 février 2015, date à laquelle Louise Lavergne s’est présentée au commissariat et a été reçue par un de ses inspecteurs.
La Police de Liège vient de recevoir l’autorisation de Monsieur le Juge d’Instruction en charge du dossier et de Monsieur le Procureur du Roi d’apporter les précisions suivantes, ce qu’elle souhaitait ardemment.
En date du 11 février 2015, l’inspecteur a rédigé une fiche d’information alors que les faits justifiaient de rédiger un procès verbal. Une procédure judiciaire est entamée pour abstention coupable de porter secours. Les directives internes de la Police de Liège et le Code d’Instruction Criminelle sont détaillés quant aux procédures à suivre et sont connus de ses agents. L’enquête révélera les motifs des manquements.
En attendant les suites judiciaires, le Chef de Corps de la Police de Liège, Christian Beaupère, a décidé une mesure d’écartement du service. Il a proposé au Bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, Président du Collège de Police, une décision de suspension de l’intéressé par mesure d’ordre. Cette proposition de suspension a été approuvée ce lundi 16 octobre 2017 à 16h.
La Ville de Liège et la Police de Liège continuent à collaborer étroitement avec la Justice pour que toute la vérité soit connue au plus vite. Elles expriment leur compassion la plus sincère à tous les proches de Louise"
RAPPEL DES FAITS
Louise a été tuée par son voisin, déjà condamné pour viol à Liège. Pour rappel, la jeune fille avait voulu déposer plainte il y a plusieurs mois. Pourquoi cela n’a pas été pris en compte ? Y a-t-il eu dysfonctionnement auprès de la police ?
Que s’est-il passé en février 2015 dans le commissariat où Louise a porté plainte à Liège ? Il était proche du kot où résidait la victime. Selon plusieurs sites internet français, Lorsqu’elle vient raconter le billet sous sa porte, son voisin de 54 ans nu sur son palier, la police la dissuade de porter plainte.
Deux condamnations pour viol
Patrick V. venait de sortir de prison après deux condamnations pour viol. Une simple recherche avec son adresse, son nom, aurait dû entraîner une réaction qui aurait tout changé. A Liège, l’opposition politique qui siège au conseil de police demande des comptes.
"Il faut voir comment la police de Liège exécute les missions d’accueil des victimes, d’enregistrement des plaintes et aussi de suivi des délinquants sexuels", demande Christine Defraigne, conseillère communale dans l’opposition (MR). "Il y a toute une série de missions qui sont dévolues par la loi. Nous voulons y voir clair."
Le parquet n’a pas été prévenu
S’il n’y a pas eu plainte, le parquet n’a pas été prévenu. Du coup, l’agent de probation, chargé d’encadrer la réinsertion des détenus, non plus. Depuis la mort de Louise mercredi dernier, la police de Liège n’a pas fait la moindre déclaration. Un communiqué écrit est attendu pour ce lundi après-midi. Il devrait annoncer une sanction à l’égard du policier qui a reçu Louise au commissariat en 2015.
Détention confirmée
La chambre du conseil de Liège a confirmé lundi le mandat d'arrêt de Patrick Vanderlinden (54 ans), inculpé du meurtre de l'étudiante française.
Louise avait été étranglée et tuée d'un coup de couteau. Son voisin a avoué avoir commis les faits. L'homme, connu de la justice, avait déjà été condamné à deux reprises pour des faits de mœurs. Patrick Vanderlinden a comparu pour la première fois devant la chambre du conseil cinq jours après avoir été placé sous mandat.
Il a formulé des excuses envers la famille de la victime. Sans surprise, le mandat d'arrêt a été confirmé.
Cerner son état mental
Aucune demande de remise en liberté n'avait été formulée par l'avocat de l'inculpé, qui estime nécessaire de cerner l'état mental dans lequel se trouvait son client au moment des faits. "Il faudra analyser cette période de deux ans qui a existé entre un premier incident et celui qui a causé la mort de la victime. Mon client avait une vie sociale réduite et même désertique. Il faudra tâcher de comprendre les conséquences d'un état psychologique éventuellement préexistant. En cas de déséquilibre mental, l'issue pourrait être un internement", a analysé l'avocat.
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