Le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Theo Francken, a pris un nouvel arrêté qui prévoit l'expulsion d'un imam qui vit à Dison. Ce n'est pas le premier arrêté, mais le religieux avait déjà introduit un recours. Cet imam de nationalité néerlando-marocaine est accusé de propagande salafiste, d'appel à la violence et à la guerre sainte. Vincent Jamoulle et David Muller ont tenté de l'interroger à ce propos.
Depuis le mois d’août de l’année dernière, un ordre de quitter le territoire a été signifié à l’imam radical Shayh Alami. Cependant, cela fait sept mois qu’il vit à Dison, près de Verviers, grâce aux allocations sociales de son épouse. "Tu ne comprends pas, je ne parle pas", lance l'individu à notre journaliste Vincent Jamoulle qui tente d’obtenir une réaction de sa part, dans une rue de la commune. Visiblement très irrité, il frappe même sur le micro qui est projeté sur le trottoir. Celui qui a publié de nombreuses prêches sur internet ne souhaite plus du tout être dans la lumière.
"Un danger pour la sécurité publique"
En annulant le 4 mars dernier le premier arrêté lui intimant de quitter la Belgique et en rédigeant un deuxième, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Theo Francken souhaitait étoffé les arguments du dossier. La commune de Dison est en possession du nouveau document et l’imam controversé est sur le point de le recevoir. "Globalement, il n’y a pas d’éléments supplémentaires spectaculaires. Il est réaffirmé que l’intéressé constituerait un danger pour la sécurité publique. Ce sont surtout ses déclarations concernant notre régime démocratique, des prêches dans des mosquées qui sont visées", indique le bourgmestre de Dison, Yvan Ylieff (PS).
Un nouvel arrêté d'expulsion plutôt contreproductif
Si l’imam Alami est toujours présent dans notre pays, c’est parce qu’il a introduit un recours devant le conseil du contentieux des étrangers. Cette juridiction administrative est débordée. Avant d’être annulé, le premier recours introduit il y a sept mois n’avait pas encore été étudié. Le nouvel arrêté pris par Theo Francken risque de ne pas accélérer les choses. "On devra introduire un nouveau recours le cas échéant qui sera soumis au juge. Et en fait, on sera simplement reparti pour un tour. Donc au lieu d’accélérer la procédure, cela la retarde", assure Julien Hardy, avocat de Shayh Alami.
Avec ses attitudes menaçantes, son statut de danger pour la société et le temps qui passe, l’imam de Dison est une solide épine dans le pied du gouvernement.
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