Benjamin Herman, un homme né en 1987 originaire de Rochefort, a tué par balles trois personnes dont deux policières ce mardi à Liège. Il a finalement été abattu par des membres des forces de l'ordre. Voici ce qu'on sait de lui.
Benjamin Herman a le profil d'un délinquant considéré comme marginal. Il fut l'auteur de vols qualifiés (avec ruse, donc) et de coups et blessures, condamné à plusieurs reprises par le tribunal correctionnel de Dinant. "C'était un jeune à problème", déclare le bourgmestre de Rochefort et ministre de la Mobilité François Bellot à nos confrères de L'Avenir. Il se souvient bien avoir été régulièrement informé de divers faits le concernant.
"Un guindailleur qui buvait beaucoup, un chercheur de misère, un bagarreur. Il ne fallait pas le chercher, il était toujours prêt à se battre pour rien", se souvient un voisin de la mère, ce matin dans les colonnes du journal La Meuse. De Benjamin Herman, ce témoin dit encore qu'il "se prenait pour le nombril de la terre. Sa mère a toujours tout fait pour lui mais il n’a jamais rien fait de bon".
Selon de multiples sources à Rochefort, il était connu également pour des faits de drogue dure. Il avait notamment commis un violent braquage au Courthéoux de Forrières avec son frère aîné, Dimitri Herman, dans le but de se procurer de l'héroïne.
A 17 ans, il était déjà jugé comme un adulte et écopait des 30 premiers mois de prison de sa vie. De nombreux autres suivront. "Il est allé souvent en prison. Combien de fois il n’a pas été poursuivi par la police ! Il s’échappait quasi toujours avec sa moto, il avait d’ailleurs toujours un casque vissé sur la tête", se rappelle un voisin de la mère du tueur, interrogé par SudPresse.
En 2016, il réintègre la prison avec plusieurs jours de retard
Benjamin Herman a bénéficié de 11 permissions de sortie et de 13 congés pénitentiaires qui "s'étaient bien déroulés", selon le ministre Geens. Or, lors l'une d'entre elles, début 2016, l'individu a réintégré l'établissement pénitentiaire où il était incarcéré avec "plusieurs jours en retard", selon Valérie Hendrikx, porte-parole des Maisons de Justice jointe par SudPresse. La raison de ce retard reste encore inconnue.
Le nom de Benjamin Herman apparaît dans deux enquêtes des services de renseignements, des enquêtes qui ne le visaient pas directement. L'homme avait fait, à plusieurs reprises, l'objet de fiches d'observation au sein de la prison de Namur. Mais il faisait partie de l'entourage de personnes suspectées de radicalisme. Sa cellule a été perquisitionnée, un tapis de prière et un coran auraient été retrouvés. Ce n'est pas ça qui peut permettre d'affirmer qu'il s'était radicalisé.
L'attaque n'a pas été revendiquée par le groupe terroriste Etat islamique
Même si l'auteur a effectivement crié "Allah Akbar", pour l'instant, l'attaque n'a été ni revendiquée, ni récupérée par le groupe terroriste Etat islamique. On peut donc présumer que Benjamin Herman n'avait pas posté une vidéo d'allégeance à Daech comme par exemple, l'homme qui a agressé au couteau des personnes en plein Paris, il y a quelques semaines.
On pourrait donc être en présence d'un homme qui depuis 15 ans commet des actes de plus en plus violents et qui est donc passé de dealer à voleur, braqueur et puis finalement, hier, tueur... On devrait en savoir plus sur son profil dans le courant de la matinée.
Sorti de prison seulement lundi
Lundi, Benjamin Herman est sorti de la prison de Marche-en-Famenne dans la journée. Il avait obtenu une permission de sortie, une mesure par laquelle un détenu peut quitter la prison pour quelques heures dans le cadre de la préparation à sa réinsertion. L'homme n'avait donc pas été libéré et n'était pas non plus en congé pénitentiaire.
Un braquage et une exécution la nuit dernière?
Selon le nombreux témoignages qui nous sont parvenus, il semblerait qu'avant sa tuerie à Liège, Benjamin Herman ait braqué une bijouterie à Rochefort dans la nuit de lundi à mardi à l'aide de deux complices et aurait tué l'un d'eux, un toxicomane notoire de Marche-en-Famenne du nom de Michael Wilmet qui était sorti de prison il y a quelques mois. Plus d'informations sur ce développement de l'affaire dans cet article.
Radicalisé en prison?
Benjamin Herman a été en contact à plusieurs reprises avec des détenus radicalisés durant sa détention, et se serait apparemment lui-même radicalisé.
L'enquête a été confiée au parquet fédéral, compétent en matière de terrorisme. "Il y a des éléments qui vont dans la direction d'un acte terroriste", a expliqué le porte-parole du parquet. D'après notre journaliste Dominique Demoulin, il y a trois raisons qui expliquent le caractère terroriste de l'acte. "Il a crié Allah Akbar, il s'en est pris aux forces de l'ordre et il était déterminé à mourir, il n'a pas vraiment pris la fuite car il a tiré sur des policiers".
LE RAPPEL DES FAITS DE MARDI MATIN
QUI EST BENJAMIN HERMAN ?
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