Le nombre d'ambulances risque de diminuer dans les casernes de pompiers, ce qui pose problème en zone rurale. Reportage de Sébastien Prophète et Alain Hougardy.
Le poste de Bertrix compte pour l’instant deux ambulances. Quand l’une est occupée, la seconde part en intervention si nécessaire.
"Pour nous c’est utile, maintenant c’est vrai qu’elle ne sort pas tous les jours mais ça arrive fréquemment que la deuxième ambulance soit engagée", raconte Jérôme Leyder, ambulancier.
Pour pouvoir financer la présence d’une équipe en caserne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, la ministre de la santé veut optimiser l’utilisation des ambulances, explique le commandant de la zone Luxembourg.
Il s’attend pour sa zone à passer de 33 ambulances à 17. À Bertrix par exemple, une ambulance pourrait être supprimée.
"Dans la zone de secours du Luxembourg, si on réduit de telle manière, oui il y aura un risque pour la population", affirme Stéphane Thiry, commandant de la zone.
"51 minutes pour une zone rurale, c’est aberrant"
Il dénonce la manière de calculer la rentabilité d’une ambulance. Avec un exemple : une équipe démarre de Bouillon pour embarquer un patient à Muno et l’emmener à l’hôpital à Libramont. "Le temps pour réaliser cette mission est supérieure à deux heures. On est loin des 51 minutes calculées par le fédéral", estime-t-il.
"La réalité en zone rurale est autre que dans les grandes villes et quand on parle de 51 minutes pour une zone rurale, c’est aberrant. Ce n’est pas notre réalité de terrain", s'indigne le commandant.
La ministre de la santé précise que des réunions de concertation doivent encore se tenir. L’objectif de cette réforme qui pourrait entrer en vigueur l’an prochain : que les séances de secours interviennent endéans les 15 minutes dans 90% des cas.
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