La peste porcine africaine continue de poser des problèmes en Province de Luxembourg. Les exploitants forestiers ne peuvent plus travailler dans la zone en confinement. Ils en paient le prix.
Une zone de 63.000 hectares est toujours jugée à risque. Toute circulation y est interdite. L'abattage des arbres y a donc été interrompu. Et c'est aujourd'hui tout le secteur du bois, sur place, qui en fait les frais.
L’interdiction est valable depuis quelques jours pour les particuliers, mais également pour les professionnels du secteur du bois. Sur la zone concernée, toute l’activité est donc à l’arrêt. Et pour retrouver un exploitant forestier, il faut se rendre à quelques centaines de mètres, en France, où Stéphane Collart, un débardeur belge indépendant, profite d’un chantier chez ses voisins. "On ne peut pas y aller, on ne peut plus travailler. 80% de mon chiffre d’affaires se fait dans cette zone-là. A partir de lundi, je n’ai plus de travail. Soi-disant que si on va travailler dans le bois, on va propager la maladie. Ce n’est, pour nous, pas très vraisemblable".
"On ne nous donne rien"
Pour l’heure, les professionnels regrettent de ne pas pouvoir profiter de la bonne saison pour travailler. Ils craignent des pluies en automne et se sentent un peu oubliés. "On pense aux chasseurs, on pense aux communes", se plaint Stéphane. On pense aux éleveurs de cochons. Nous, rien du tout, on n’y pense pas. L’an dernier, on a été quatre mois presque sans travailler. On n’a pas un franc de prime, on n’a rien. On ne nous donne rien".
A l’autre bout de la filière de bois, dans une scierie de Bertrix, on regrette aussi les interdictions de coupe. Sur les 63.000 hectares concernés, des épicéas malades devraient être coupés rapidement. Un retard qui pourrait perturber le marché. "Si on n’est plus alimenté en bois, on ne sait plus scier", déplore Christian Servais, co-gérant de la scierie. "Ça va poser problème. Et là on devra importer encore plus de bois. C’est déjà la crise, donc il n’y a rien qui s’arrange, tout simplement".
Ces professionnels espèrent pouvoir réintégrer les forêts dès le 15 octobre. Mais ils craignent une prolongation des mesures.
Vos commentaires