Il se sentait capable de conduire même en ayant bu...
Un jeune homme, né en 1987, a été condamné jeudi au tribunal de police de Namur à une peine de travail de 300 heures, à une amende de 1.200 euros assortie d'un sursis pour la moitié et à une déchéance du permis de conduire d'un an pour avoir mortellement fauché Claudine M., une sexagénaire, la nuit du 28 juillet 2013, avenue Baron de Moreau à Namur, alors qu'elle traversait sur un passage pour piétons devant le casino.
Après l'anniversaire de sa grand-mère puis un passage par l'auberge de jeunesse de "La Plante" où il avait bu quelques verres, le jeune homme avait repris la route.
A quatre dans la voiture
Il se sentait capable de conduire même en ayant bu. Il était accompagné de trois autres personnes et roulait en direction de Namur pour un dernier verre avec ses amis. Mais alors que Claudine M. était bien engagée sur le passage pour piétons, il ne l'a pas vue et l'a renversée. Elle a succombé à ses blessures quelques minutes plus tard à l'hôpital. Son mari a tout juste eu le temps de s'écarter pour ne pas être fauché lui aussi.
La défense du jeune conducteur avait expliqué à l'audience d'octobre dernier que la piétonne avait peut-être commis une imprudence en traversant lentement alors qu'une voiture arrivait.
Pas d'imprudence
"Aucune imprudence ne peut être reprochée à la victime qui constituait un obstacle visible et prévisible. La responsabilité totale incombe au prévenu", a indiqué le juge du tribunal, au grand soulagement du mari de la victime pour qui la responsabilité ne pouvait pas être partagée.
Pour le juge, le passage et ses piétons n'étaient pas dans le noir et comme ils étaient en plus accompagnés d'un grand chien blanc, ils étaient donc bien visibles. Ce qui contraste avec les propos de la défense, qui plaidait notamment que l'endroit n'était pas éclairé de façon optimale.
Les préventions d'alcoolémie et d'ivresse ont été déclarées établies par le tribunal. "En buvant, il ne pouvait pas ignorer les conséquences attentatoires à la sécurité publique", a poursuivi le juge.
La prison ferme, inutile ?
Le tribunal estime toutefois que la prison ferme n'est pas de nature à atténuer le chagrin des victimes et considère que la peine de travail, sollicitée par le jeune homme, est opportune car elle favorisera sa prise de conscience quant à la gravité des faits et son amendement.
Le tribunal tient également compte du fait que le jeune conducteur a exprimé des remords pour ce qu'il a fait, qu'il n'a pas tenté de fuir lors de l'accident et qu'il n'a aucun antécédent judiciaire. Il est en outre ingénieur et n'est pas dépendant à l'alcool.
Cette peine de travail lui permettra de poursuivre son insertion dans le monde du travail. S'il n'exécute pas ou pas correctement cette peine de travail, il écopera de dix-huit mois d'emprisonnement. Vu sa déchéance du droit de conduire d'un an, il devra repasser tous les examens nécessaires à l'obtention du permis.
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