Une demande peu banale devant le tribunal de première instance de Namur ce mardi. Un SDF réclame des dommages et intérêts à la ville de Namur. Le règlement antimendicité l'a empêché, selon lui, de mener une vie décente. Sébastien Prophète et Michael Danse l’ont rencontré pour le RTLinfo 13H.
Ludwig Simon était devant le palais de justice de Namur ce mardi matin. Il y était soutenu par d’autres sans-abris pour son combat contre le règlement antimendicité de la ville de Namur. Voté en juin dernier, ce règlement est entré en vigueur début juillet pour une durée de trois mois. En partie assoupli, le règlement a tout de même empêché Ludwig de mendier pendant plusieurs semaines. "Ça a été sporadique, alors que d’habitude j’y vais toute la journée. Je peux aider énormément de personnes parce que je ne mendie pas que pour moi, mais ça c’est encore un autre débat", a confié le sans-abri au micro de Sébastien Prophète pour le RTLinfo 13H. "Il demande des dommages et intérêts qu’il redistribuera s’il les obtient. Fondé sur des dispositions internationales d’abord, la déclaration universelle des droits de l’homme ensuite et sur la constitution belge qui garantit à n’importe qui de pouvoir vivre conformément à la dignité humaine", a fait remarquer Jean-Marie Dermagne, avocat de Ludwig mandaté par la Ligue des droits de l’homme.
"Si on accepte de chasser les mendiants, après quelles autres personnes dérangeront ?"
Ludwig réclame des dommages et intérêts estimant que ce règlement namurois l’a privé d’une partie de ses revenus et nuit à l’image des sans-abri. "Non seulement à Namur, mais dans toutes les villes de Wallonie, il fait qu’on arrête de mettre des règlements anti mendicité partout. Si on accepte de chasser les mendiants, après quelles autres personnes dérangeront ?", se demande Ludwig.
Négociations entre la Ville et Ludwig
Ce mardi matin, les deux parties ont convenu de se revoir fin décembre. Si d’ici là la ville s’engage de ne plus appliquer à l’avenir de règlement similaire, Ludwig devrait abandonner ses poursuites. "Ce qui est vraiment important, c’est de sortir par le haut de ce genre de situation et de rester dans un dialogue. Je pense que c’est vraiment ça la posture de la ville de Namur à l’heure actuelle", a avancé Marc Nihoul, avocat de la ville de Namur.
Avec ce règlement antimendicité, la ville voulait notamment garantir le maintien de l’ordre public. Le sans-abri lui réclame au total 20.000€ de dommages et intérêts.
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