A peine ses valises déposées à Anvers, Manu – originaire de Rocourt – est impressionné. Selon lui, la ville d'Anvers est d'un bon vivre et d'une efficacité sans précédent. Exemples à l'appui, il décrit son nouveau quotidien dans la capitale flamande.
"J'ai vécu pendant 50 ans en Wallonie. Je viens de déménager à Anvers. Je viens de faire un bond de 20 ans dans le futur." C'est par ces mots que Manu nous a interpellés via le bouton orange Alertez-nous. Cet informaticien originaire de la province de Liège a posé ses valises dans la capitale flamande il y a un mois. En 2017 et 2018, environ 9.000 Wallons ont chaque année été s'installer dans le nord du pays. Manu est, lui, ravi d'avoir franchi le pas. "Je ne veux pas m'apitoyer sur mon passé, mais j'ai l'impression d'avoir perdu au moins 10 ans." Selon lui, deux mondes séparent le Nord du Sud du pays. Mais il tient à préciser: "Je veux promouvoir Anvers sans dénigrer le Sud, c'est très important pour moi."
J'habitais un vieux bâtiment. Dès qu'il y avait des orages, j'avais de l'eau qui coulait de mon plafond. J'ai failli perdre mes ordinateurs à cause de cela
Un élément déclencheur
Né à Liège, Manu a passé toute sa vie dans la province du même nom. Parfaitement bilingue, l'informaticien travaille depuis 20 ans pour une boite flamande de la région d'Anvers. Durant les deux dernières décennies, l'homme passait environ 4 heures par jours dans son véhicule pour se rendre au travail: deux heures pour l'aller, deux heures pour le retour. Alors quand l'opportunité s'est présentée de vivre dans la ville du diamant, il l'a saisi. "Je suis assez pour la planète. Pas normal de faire autant de kilomètres par jour." Aujourd'hui, il est à 10 minutes en voiture de son boulot. Au-delà du temps passé dans le trafic, un autre élément a été déclencheur dans son départ vers le Nord. A Rocourt, "j'habitais un vieux bâtiment. Dès qu'il y avait des orages, j'avais de l'eau qui coulait de mon plafond. J'ai failli perdre mes ordinateurs à cause de cela. Il aurait fallu faire des travaux incroyables. C'est ce qui a tout changé. Ca faisait longtemps que je voulais aller en Flandre."
Un déménagement en toute simplicité
Côté logement, le changement se fait déjà ressentir. Fraîchement arrivé dans son nouvel appartement dans le cœur d'Anvers, il a signalé à la société de gestion de son immeuble un problème d'électricité. "C'était réglé dès le lendemain." Manu loue de manière générale l'efficacité de la Ville d'Anvers, notamment sur le plan administratif. "Pour mon changement d'adresse, j'ai été sur le site de la Ville. Je m'y suis inscrit en y mettant les données de ma carte d'identité. La police est venue rapidement et hop', c'était quasi en ordre. J'ai dû me rendre à la commune avec un QR code. Après 10 minutes d'attente, c'était réglé", raconte Manu.
Une application pour signaler les arbres morts
Coté propreté, le quinquagénaire est enchanté. "Les poubelles sont déposées le dimanche après-midi. Le soir même elles sont ramassées. Ensuite, dès le lundi matin les rues sont déjà balayées." Il poursuit: " Ce matin, j'allais au boulot et pour la première fois j'ai vu des gens nettoyer les feux", s'étonne-t-il. Il relate une anecdote récente également: "J'ai vu sur la place où je vis un arbre mort. Eh bien, il y a une application de la Ville d'Anvers dédiée aux espaces verts. J'ai signalé l'arbre mort. Dès le lendemain, j'ai reçu une notification me disant que l'arbre sera remplacé avant la fin de l'année."
"C'est un plaisir de rouler ici"
Une technologie qui impressionne le néo-Anversois. Côté transport, la ville ne serait pas en reste: "Vous avez une application où vous indiquez 'je suis chez moi et je veux aller à tel endroit'. L'application vous dit où vous devez aller, quel tram prendre, etc. Le tram arrive. Si vous vous endormez dedans, le GSM vous envoie un rappel sous forme de notification vous indiquant que vous devez sortir." Autre point mobilité qui impressionne notre alerteur, le respect des règles de circulation. "C'est l'aspect le plus marquant au quotidien. Dès qu’un piéton ou un vélo s’approche d’un passage pour piétons, les véhicules sur la chaussée s’arrêtent à l'avance dans les deux sens. Le vélo ou piéton remercie par un signe. Il n’y a pas un jour ou je ne vois pas cela. C'est un plaisir de rouler ici, sur des routes nickel comme des tables de billards." Et d'ajouter: "Les trottoirs sont aussi larges que les chaussées…"
Deux salles, deux ambiances
En 2016, Manu avait déjà contacté notre rédaction. Il nous parlait de son amour pour les soirées rétro-house, new beat. Un style musical qui a enflammé les boites de nuit des années 80 et 90. Manu gère d'ailleurs un groupe Facebook à propos de cette musique. La fête, Manu adore ça. Et à Anvers, il est gâté. "Les fêtes en Flandre sont fabuleuses. Je peux sortir tous les weekends avec des gens de mon âge et faire la fête comme il y a 20 ans. Le site de la ville d'Anvers propose un nombre impressionnant d'activités gratuites; vous pouvez aller danser le long de l'Escaut deux fois par semaine. Il y a un monde fou. Et c'est gratuit."
En 2018, 34.132 personnes ont 'migré' vers la Région flamande au départ d'une autre région, d'après StatBel. Parmi ses 34.132 personnes, 9.130 provenaient de Wallonie comme Manu. Un chiffre sensiblement à la baisse, puisqu'en 2017, 9.453 Wallons avaient fait la route pour s'installer en Flandre. "Rien que dans mon immeuble, il y a un Carolo et un autre qui vient de Herstal. Les deux sont bilingues", fait savoir Manu. Avant de conclure: "Je vis sur place depuis un mois et chaque jour je vis des choses incroyables. Je n'ai eu aucun problème d'intégration", tout en reconnaissant qu'être bilingue l'aide beaucoup.
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