Le 1er janvier, comme tous les soirs, Sabrina promène Billy, son chihuahua de 5 ans, dans les rues de son quartier à Forest. C’est le quartier de ses parents, celui où elle a grandi et elle ne s’attend pas à la déplaisante expérience qu’elle va vivre. Il est 21h quand, accompagnée de son petit ami, elle croise une femme au comportement bizarre. "Nous sommes tombés nez à nez avec une femme tenant une cage à chat", nous a écrit la vendeuse en prêt-à-porter via notre bouton orange Alertez-nous.
"J’ai dit sur le ton de l’humour à mon compagnon : 'Regarde la femme, elle va jeter un chat'"
Sabrina croise son regard "noir" et sent tout de suite qu’elle va faire quelque chose de mal. "Sur le coup, j’ai dit sur le ton de l’humour à mon compagnon: 'Regarde la femme, elle va jeter un chat'. Mais elle s’est vraiment dirigée vers les ordures, y a jeté la cage et l’a ouverte. Quand on est arrivé à sa hauteur, on a vu qu’un petit chat était par terre en train d’agoniser", raconte la jeune femme de 25 ans. Son compagnon et elle réagissent très vite. Ils ôtent leur écharpe pour y blottir l’animal qui a les yeux fermés et pousse des miaulements de douleur.
"Le petit chat avait des symptômes neurologiques et subissait des crises d’épilepsie"
Ils rentrent chez eux déposer leur chien et appellent tout de suite un taxi pour amener le chaton à la clinique vétérinaire d’Etterbeek. Sur place, une jeune vétérinaire les accueille et prend l’animal en charge. "Elle l’a mis sous oxygène et lui a donné des antidouleurs. Avant que je parte, elle m’a demandé si je voulais avoir des nouvelles de l’animal et je lui ai donné mon numéro", ajoute Sabrina.
Pendant la nuit, Alicia Van Crombrugghe, la vétérinaire qui a pris le chaton en charge, tente tout pour le sauver. "Le petit chat avait des symptômes neurologiques et était victime de crises d’épilepsie. Alicia l’a mis sous perfusion, lui a donné des antiépileptiques et des médicaments qui limitent les œdèmes cérébraux. C’est un peu tout ce qu’on peut faire dans ce genre de cas", détaille Marie Lybaert, l’une des responsables de la clinique.
Le chaton supporte bien le traitement et passe la nuit sans trop de crises, mais ne parvient pas à vraiment se réveiller. Au matin, il fait une nouvelle grosse crise et malgré les soins apportés par Alicia, il décède.
"Selon nos observations, il a été victime d’une intoxication. Ça pourrait être à la strychnine, à la cocaïne ou à l’héroïne. On a découvert une substance blanchâtre dans son organisme. Le docteur Van Crombrugghe a été très choquée par ce qu’a vécu ce petit animal", confie encore le docteur Lybaert.
"J’espère que cette femme est sortie de chez elle et qu’elle a vu le mot"
À 10h du matin, Sabrina reçoit un message de la vétérinaire qui lui annonce que le chaton est décédé. Quelques jours plus tard, elle décide de déposer la cage du chat accompagnée d’un petit texte expliquant ce qui s’est passé à l’endroit où l’animal a été abandonné. "Pour montrer la cruauté des gens, pour que les passants lisent et se rendent compte que ce genre de personnes-là, malheureusement, existe. J’espère que cette femme est sortie de chez elle et qu’elle a vu le mot, pour que ça la hante un peu et qu’elle se rende compte de ce qu’elle a fait", ajoute la jeune femme.
Que risque un propriétaire pour maltraitance animale ?
Sabrina n’est pas allée porter plainte auprès de la police, car elle ne connait pas l’identité de la propriétaire du chaton et que ce dernier n’était pas pucé. Mais dans le cas où le propriétaire est connu ou est retrouvé par la police, il risque gros pour abandon et maltraitance animale. Il peut recevoir une amende allant jusqu’à 50 à 10.000 euros et d’une peine de prison de huit jours à deux ans.
Et dans le cas d’enquêtes menées par la police, la clinique vétérinaire peut leur venir en aide. "Quand on a une suspicion de maltraitance, si l’on juge que le cas est très grave, on peut porter plainte contre X auprès de la police. Mais dans la plupart des cas, c’est la police qui vient nous voir et on explique les traumatismes dont souffre ou a souffert l’animal. L’idéal quand vous trouvez un animal maltraité, c’est d’aller porter plainte auprès de la police de votre quartier pour qu’elle ouvre une enquête et tente de retrouver le propriétaire", conseille le docteur Lybaert. En Wallonie et à Bruxelles, il existe aussi des formulaires en ligne pour dénoncer les cas de maltraitance animale.
"On tente tout pour le sauver, même s’il n’a pas de propriétaire"
Pour le chaton trouvé par Sabrina, c’est la clinique d’Etterbeek qui va prendre en charge tous les frais de ses soins. "Dès qu’on pense que l’animal pourra vivre une vie normale sans traitement chronique, on tente tout pour le sauver, même s’il n’a pas de propriétaire. On prend en charge tous les frais. S’il se rétablit, on le met à l’adoption", conclut Marie Lybaert.
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