Une soixantaine de vols en partance et à destination de Brussels Airport ont été annulés hier, en raison de la tempête Ciara. En revanche, certains vols étaient maintenus, dont celui d'une compagnie aérienne reliant Nice à Bruxelles. Le vol, prévu pour 18h45, est parti a l'heure. Au moment de l'atterrissage à Bruxelles, le pilote a éprouvé de grosses difficultés liées au vent, et a pris la décision de repartir vers Nice.
Raphaël et Lydia sont deux des passagers de l'avion. Via le bouton orange Alertez-nous, ils nous ont envoyés leurs témoignages suite à cette mésaventure. Nous avons recueilli leurs récits par téléphone.
"La situation était trop dangereuse"
Raphaël était très étonné de constater hier que son vol vers Bruxelles était maintenu malgré la tempête. L'avion décolle bel et bien à 18h45, comme prévu, et tout semble se passer correctement... jusqu'au moment de l'atterrissage à Brussels Airport. Il est alors environ 20h, et l'avion semble éprouver des difficultés.
"En arrivant, l'avion a tourné longuement avant d'atterrir", raconte Raphaël. "Il a essayé une première fois, mais il est remonté. Puis, il a réessayé, et l'avion basculait dans tous les sens. À ce moment-là, il a redécollé, parce que c'était bien trop dangereux."
On voyait très fort que l'avion était instable
Après ce re-décollage imprévu, le pilote informe les passagers, sous les applaudissements de ceux-ci. Raphaël est installé sur un siège proche des ailes de l'avion, mais ne cède pas à la panique. "C'était bizarrement très calme", décrit le Belge. "On a dû accepter la situation, on n'a pas le choix. On voyait très fort que l'avion était instable. Puis, on a attendu à Nice pour savoir que faire et trouver un prochain avion."
Raphaël décide de prendre un avion vers Lille, et de rejoindre ensuite son domicile à Mons. Il ne devrait pas arriver avant mardi matin. "On a pu passer la nuit dans un hôtel, ils nous ont dispatchés dans différents hôtels de Nice. La compagnie aérienne prendra le taxi, le logement et le vol retour en charge, ainsi que les repas. On espère que ce sera respecté."
"J'ai eu la peur de ma vie"
Tout comme Raphaël, Lydia était étonnée que son vol soit maintenu, alors que de nombreux autre avaient été annulés. "En hauteur, tout allait bien", nous raconte la Liégeoise. "Mais on nous a quand même prévenus de turbulences possibles."
Lydia raconte la même angoisse à l'atterrissage : l'avion a longuement tourné au-dessus de Bruxelles, durant une quinzaine de minutes, avant de tenter un atterrissage. "L’avion partait dans tous les sens, on se couvrait la tête. J’ai eu la peur de ma vie."
Selon le pilote, il y avait trop de trous d'air pour pouvoir atterrir sans secousses. Lydia était installée à l'arrière de l'avion, et là-bas la situation était moins calme. "Tout le monde pleurait et criait, à côté de moi. Une fille a même crié qu'elle allait mourir. À l’arrière, en tout cas, il y avait beaucoup de panique."
J'avais les jambes qui tremblaient tellement j'ai eu peur
La décision du pilote a donc été unanimement applaudie. L'avion fait demi-tour, et repart pour un trajet d'une heure et demie. Une fois sur place, Lydia n'a pas vécu la même expérience que Raphaël. "On a dû se débrouiller seuls. Là, je suis dans le train, j’ai 10 h de trajet pour retourner sur Bruxelles."
La compagnie a effectivement promis une prise en charge. Lydia espère que ce sera le cas. "J’ai la chance de pouvoir me payer un billet de train, mais pour les gens qui n’ont pas les moyens, c'est scandaleux. A l’aéroport, personne ne nous a accueillis. On ne comprenait pas bien ce qu’on nous disait au micro dans l’avion avec la panique."
Lydia arrivera à Bruxelles vers 18h et devra ensuite se rendre à Liège. Une chose est sûre, pour elle, elle ne reprendre pas l'avion tout de suite, après cette mésaventure. "J’ai même pas su manger, ni rien. En sortant de l'avion, j’avais les jambes qui tremblaient tellement j'ai eu peur."
Vos commentaires