Jordan nous a envoyé cette vidéo via la page Alertez-nous. Le jeune homme, qui étudie à Bruxelles, rentrait chez lui dimanche matin via la ligne de train Bruxelles-Liège (ou plus précisément, Ostende-Eupen). Sur le panneau qui affiche généralement des informations comme la destination ou les prochains arrêts, ce message : "La SNCB vous emmerde". "Il défilait assez régulièrement. Quand les contrôleurs le voyaient, ils allaient là où il y avait le conducteur, pour couper l’affichage et le reprogrammer", nous explique-t-il.
"Au moins, on sait ce qu’ils pensent de nous"
Le jeune homme a eu le réflexe de filmer. "Ca me faisait bien marrer, donc j’ai filmé pour rigoler, surtout pour partager avec mes potes. Je ne l’ai pas pris au premier degré parce que je suis tout à fait conscient que ce n’est pas la SNCB qui l’avait fait, que c’était un petit plaisantin, mais je trouvais ça drôle".
Il nous explique que certains contrôleurs se sont excusés pour le message. Dans le train, les passagers, surpris, ne l'ont pas trop mal pris: "Les gens l’ont pris avec humour et c’est ça que j’ai trouvé très drôle". "Ils disaient 'Au moins, on sait ce qu’ils pensent de nous'".
Jordan n'est pas le seul a avoir immortalisé ce message déroulant sur l'écran. Valentine, une bloggueuse, a posté cette photo sur Twitter et Instagram.
Lundi matin, la SNCB lui répondait:
La porte-parole de la SNCB nous indique que c’est par ce tweet que la société des chemins de fer a été avisée. "Ça a été fait dimanche, et le temps que l’information circule, nous attendons de voir aussi s’il y a un rapport de l’accompagnateur de train, puisque dès qu’il détecte un problème ou une anomalie sur le train, il va en faire rapport. Tout ça doit encore être rassemblé aujourd’hui". La SNCB, très active sur Twitter, tente de répondre à toutes les interrogations des voyageurs depuis plus d’un an maintenant.
Qui a bien pu diffuser un message pareil ?
Comment un tel message a pu être diffusé dans un train ? A la SNCB, on l’ignore encore. Techniquement, il s’agit d’un système automatisé, et seul l’accompagnateur de train est habilité à modifier les messages en cas de besoin. "Il faut avoir un minimum de connaissances pour adapter ces messages, si on se retrouve face à ce boîtier, il faut vraiment savoir où on peut les modifier, il y a plein de boutons, il y a plein de systèmes différents et de données à introduire, donc ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir le faire", nous explique Nathalie Pierard, porte-parole de la SNCB.
Elle nous indique qu’une enquête est en cours pour retrouver l’auteur de ce message. A priori, il ne pourrait pas s’agir d’un piratage venant de l’extérieur. "Ce qui est certain, c’est qu’on sait où ça peut être modifié. Donc est-ce que c’est le boîtier qui n’était pas bien fermé, est-ce que c’est quelqu’un qui l’a fait alors qu’il n’était pas autorisé à le faire, pourquoi, quand, comment ? Ce sont des questions pour lesquelles on n’a pas encore de réponse et c’est l’enquête qui pourra nous orienter dans un sens ou dans l’autre".
Pas la première fois
Ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit. Mais du côté de la SNCB, on explique que c'est tout de même très rare: "On fait circuler 3700 trains par jour et ça arrive quand même très peu souvent. Ça a été le cas il y a quelques mois dans un train du côté de la Flandre donc oui c’est déjà arrivé. A chaque fois, on essaye d’enquêter, de savoir où il y a eu une faille, comment ça a pu arriver, car il ne faut pas oublier que cet écran est destiné à des messages d’information pour notre clientèle et pas à faire passer un message quel qu’il soit, personnel, politique, ou autre", explique Nathalie Pierard qui précise que des sanctions seront prises à l'égard du responsable.
Le plaisantin s'expose à des poursuites pénales
Un autre porte-parole de la SNCB a indiqué à l'agence Belga que celui-ci s'exposait également à des poursuites pénales, puisque l'abus du système de messagerie est considéré comme un délit par la police des chemins de fer. "L'auteur de cette annonce s'expose à des poursuites pénales et, si la personne est identifiée, la SNCB se réserve également le droit de porter plainte."
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