Amandine a réaménagé sa classe en espace flexible. Plus de confort et de concentration pour les élèves, l’institutrice de 1ère et 2ème primaire à l'école communale de Dorinne constate déjà de grands changements. Via le bouton orange Alertez-nous, elle veut partager ses premiers résultats prometteurs en images.
Dans la classe de madame Amandine, les bancs côtoient les fauteuils, les ballons et les tabourets. L’institutrice de 1ère et 2ème primaire à l’école communale de Dorinne, en province de Namur, montre avec beaucoup de fierté ce nouvel aménagement mis en place il y a quelques jours. "Je pense qu’il est important de faire connaître ça aux gens afin de montrer comment la pédagogie évolue", nous a écrit l’enseignante via le bouton orange Alertez-nous.
Quoi ?
Son inspiration, elle l’a trouvée dans des articles spécialisés sur internet. Ce concept de "Flexible seating" vient notamment des Etats-Unis et du Canada. Le principe est assez simple: il s’agit d’aménager le lieu d’apprentissage pour permettre aux élèves de trouver la position la plus confortable. Le but est d’avoir une plus grande flexibilité mais aussi et surtout de favoriser la concentration.
Dans la classe d’Amandine, cela se concrétise par 29 places disponibles pour 24 élèves. "Il n’y a plus de places fixes et en général, après chaque récré, les enfants changent de place", précise-t-elle. Les enfants peuvent donc bouger et adapter leur assise en fonction de l’activité.
L’institutrice enseigne depuis 15 ans et elle avait envie de changement. L’idée a germé dans sa tête au printemps de l’année dernière mais elle ne voulait pas bousculer ses élèves qui ont entre six et sept ans. Elle a donc démarré les modifications après les vacances de Noël pour prendre le temps de connaître ceux-ci.
Le réaménagement s’est fait en douceur, sur une quinzaine de jours. "J’ai fait les adaptations petit à petit avec l’aide des enfants", explique Amandine.
Pourquoi ?
D’après plusieurs études réalisées outre-Atlantique, le fait de pouvoir varier les postures des élèves permet d’augmenter leur capacité d’attention et d’interaction. Le changement d’espace de travail aurait donc un impact positif sur l’apprentissage et sur le climat global de la classe. Les échanges entre les enfants seraient ainsi de meilleure qualité. Plus épanouis et plus impliqués, les petits élèves seraient aussi plus créatifs.
Des effets qu’Amandine a déjà commencé à relever dans sa classe: "L’enfant est plus ouvert, mieux dans sa peau", et peut-être dans de meilleures conditions pour apprendre.
Ces changements, l’institutrice les a aussi remarqués chez son propre fils qui est aussi dans sa classe cette année: "Il a de difficultés scolaires et ça évolue positivement grâce à ça. Il est super content".
Comment ?
Amandine a lancé son projet seule, même si elle est soutenue par sa direction et par les parents qui adhèrent à cette philosophie. Pour réaliser les aménagements, elle a récolté environ 150 euros, financé notamment grâce à l’organisation de repas. Elle a aussi déniché des objets de récup’.
Il y a de plus en plus de pédagogies actives. D’autres écoles expérimentent déjà cette nouvelle façon d’enseigner mais difficile de connaître l’ampleur du phénomène. Le ministère de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles confirme qu’il n’y a aucun chiffre sur le sujet.
"Toute la dimension pédagogique relève du projet des établissements ou du pouvoir organisateur. Ces données ne remontent pas", précise le porte-parole de le ministre Marie-Martine Schyns, Eric Etienne.
En clair, le politique fixe la matière (c’est ce qu’on appelle "le quoi"). Ces référentiels sont ensuite traduits en programmes par les différents réseaux. Mais "le comment", ou la manière relève du projet des établissements.
L’autorité n’a même pas à poser d’avis là-dessus, nous dit-on, sauf bien évidemment s’il y a non-respect de la loi. Elle reste donc neutre et ne peut commenter les éventuels bienfaits de cette nouvelle manière d’enseigner.
Le principe, c’est donc la liberté pour les professeurs dans le cadre du projet pédagogique. De la même manière, il n’y a pas de financement particulier pour "moderniser" l’enseignement. Les montants alloués sont liés à la population scolaire.
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