Quand Bruno et son épouse ont dû acheter une nouvelle voiture, ils ont opté pour un modèle 100% électrique. Malheureusement, en deux ans, ils ont accumulé les pannes. Leur voiture a été immobilisée plus de 6 mois. Le constructeur Nissan a fini par se pencher sur ce cas particulier. Le constructeur a proposé plusieurs gestes commerciaux, mais pas de quoi consoler le couple malchanceux.
Au cours de l'année 2014, Bruno et son épouse doivent changer de voiture. Après réflexion, le couple décide d'acquérir une Nissan Leaf. Un véhicule 100% électrique. "On a décidé de faire un geste citoyen et un investissement financier. On a choisi la Nissan Leaf full option. Mais on a perdu tout notre argent", déplore Bruno via notre bouton orange Alertez-nous.
Le couple est allé de panne en panne avec son véhicule. Dès janvier 2015 intervient un premier pépin: impossible de démarrer le véhicule. Premier passage au garage et ça repart. Mais pas pour très longtemps. En mai 2015, plus rien ne fonctionne. "On n'arrivait même plus à ouvrir la voiture. Tout était déconnecté", précise Bruno. Nouveau passage au garage et on redémarre... pour moins longtemps encore. Dès le 28 mai, soit à peine plus d'une semaine après la panne précédente, le même problème se manifeste.
Cela paraît insensé, et pourtant cet enchaînement d'ennuis n'a jamais réellement pris fin. A l'heure actuelle, la voiture du ménage n'a que 11.000 km au compteur. Elle est tombée en panne 8 fois, et elle a été immobilisée plus de six mois depuis l'achat initial.
Nissan finit par envoyer un expert
Ayant acheté le véhicule en question chez un concessionnaire du Brabant wallon, Bruno a fini par perdre confiance et a décidé de changer de garage. Mais les mêmes soucis se sont représentés, à tel point que le dernier réparateur qui s'est penché sur cette voiture, basé à Zaventem, a appelé Nissan à l'aide. "Après plusieurs pannes, on a fini par envoyer un expert au garage où était immobilisée la voiture. En fait le problème se trouvait dans la batterie de 12V (qui n’alimente pas le moteur). Un relais défectueux créait une sorte de fuite de courant. Cette batterie est également remplacée. Selon nos experts la voiture est maintenant OK", nous a confié Marie-Louise Van Dyck, responsable presse de Nissan Belgique.
La faute à... pas de chance !
Visiblement embêté par la situation, Nissan a déjà fait quelques gestes envers ces clients que le constructeur estime "malchanceux". "Ils ont toujours eu une voiture de prêt le temps des réparations. Nissan a prolongé la garantie constructeur de deux ans pour cette voiture. Nissan a aussi pris à sa charge la réparation d'une portière et une aile, alors que le coût de ces réparations atteignait plus de 1.000 euros. Et tous les frais de taxi liés à leurs pannes leur ont été remboursés", nous a confié le responsable après-vente du deuxième garage où Bruno a fait réparer sa voiture. S'il défend la réaction de Nissan face aux différents problèmes rencontrés, cet homme ne nie pas pour autant que Bruno et son épouse se retrouvent dans une situation très inconfortable suite à l'achat de ce véhicule. "Bien sûr que ce n'est pas amusant et honnêtement je compatis. Ils n'ont vraiment pas de chance et je comprends bien entendu leur désarroi. Mais en ce qui nous concerne, ils n'ont pas acheté leur voiture ici. On veut bien essayer de la réparer et faire un maximum pour les aider, mais on ne peut pas non plus travailler à perte, donc on dépend aussi des décisions de Nissan", a-t-il ajouté.
Comble de l'ironie, les voitures de remplacement mises à la disposition des clients par ce garage de Zaventem sont des... Nissan Leaf 100% électriques, identiques à celle de Bruno et son épouse. "On a entièrement confiance en ces voitures. Il y a même une société de taxis qui les utilise à Bruxelles. Ses voitures ont fait entre 90.000 et 100.000 km en un an et demi sans rencontrer le moindre problème", a conclu ce responsable après-vente.
Même Bruno reconnaît qu'il semble avoir pioché le mauvais numéro. "Je dois quand même dire qu'à chaque fois on a eu des véhicules de remplacement identiques à notre véhicule qui n'ont jamais présenté de problème. Donc, visiblement, c'est juste qu'on n'a pas eu de chance avec le nôtre".
"Toute la famille a été fort affectée"
A nouveau immobilisée suite à une panne avant d'être à présent réparée, la voiture de Bruno attend désormais qu'il vienne la rechercher. Mais le couple n'a plus confiance. C'est désormais avec hantise qu'ils appréhendent de la récupérer. "On est assez triste d'avoir autant de problèmes. Cela a fort affecté toute la famille, car avec les enfants c'est difficile de dire qu'on ne peut pas partir parce que la voiture ne démarre pas et qu'on est bloqué pendant 3 ou 4 heures le temps de déplacer le véhicule et de trouver une solution avec l'assistance. Une fois ça va, mais on a souvent été pénalisé", confie le papa de deux enfants.
Dégoûté, il souhaite désormais que Nissan reprenne son véhicule. "Ce serait l'occasion de tester le véhicule sous toutes les coutures pour trouver réellement le problème et ensuite effectuer une campagne de rappel pour éviter que d'autres clients ne soient lésés!", argumente-t-il.
Le marché occasion de l'électrique encore trop peu développé
De son côté, le concessionnaire de Zaventem, où est toujours immobilisée la voiture réparée, a proposé de la reprendre à 9.000 euros, alors que sa cote est à 17.000 euros sur le marché de l'occasion. "Nous on ne peut pas la reprendre à un prix et la revendre moins cher. La loi nous l'interdit. Et le marché de l'occasion des véhicules électriques étant ce qu'il est, nous ne pouvons pas la reprendre plus cher", nous a-t-on expliqué au garage, avant de préciser: "Il y a peu de voitures électriques en circulation. Le marché est donc peu développé, et donc le marché de l'occasion l'est encore moins. En plus, c'est le type de véhicules qui permet d'obtenir des primes à l'achat quand il est neuf. Mais ces primes et avantages fiscaux, l'Etat ne les accorde plus à la revente. Donc avec les voitures électriques, les cotes sont fort éloignées de ce qu'on peut en obtenir réellement".
Pour Bruno, ce "deal" n'est pas acceptable et il a fait part de son point de vue au constructeur, qui ne semble pas disposé à modifier sa proposition. "Reprendre la voiture aurait été un geste solide de la part de Nissan. Le contraire est clairement un manque de prise au sérieux des problèmes rencontrés", a conclu Bruno.
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