Arthur Spaey et son associée ont lancé le site "ohmydress.be" il y a neuf mois. Le concept: être très sélectif sur le choix des vêtements que des femmes veulent vendre, pour trouver les bonnes acheteuses...
Si le mot "crise" apparait dans plus ou moins toutes les conversations, parfois à outrance, ce n'est pas par hasard. Certains sont directement touchés par un licenciement, d'autres s'en méfient mais chacun essaie de "faire attention".
Cela se ressent à bien des niveaux, y compris dans le shopping. La seconde main ne s'est jamais aussi bien portée. Et le web est la plateforme idéale de cette tendance de fond, qui se précise chaque année. Si eBay a racheté "2eemain.be", il reste heureusement des initiatives indépendantes, et 100% belges.
C'est le cas de Oh My Dress, un site créé par deux jeunes Bruxellois il y a 9 mois, et qui a eu la bonne idée de cibler des produits et des clients bien spécifiques.
"Entre moyen et haut de gamme"
"On cible les vêtements moyen de gamme et haut de gamme", nous a expliqué Arthur Spaey, l'un des deux associés de ce site de seconde main plutôt select, et réservé aux femmes.
Le service, lui aussi, est inhabituel pour un tel site: "On essaie de redorer l'image des vêtements de seconde main. Nous rencontrons les femmes qui veulent vendre leurs vêtements dans nos bureaux, et on choisit ce qu'on peut mettre sur notre site. On fixe un prix ensemble, mais si ça nous semble trop cher, on préfère ne pas le mettre en vente. L'idée, c'est d'arriver sur le site et de se dire qu'on va faire une bonne affaire", nous a-t-il confié après avoir contacté la rédaction de RTL via la page "Alertez-nous".
Il y a un, il n'y connaissait rien…
L'idée lui est venue il y a un an. "Je ne connaissais pas la différence entre une robe et une jupe". Mais Arthur constatait, notamment sur Facebook, que les vide-dressing se multipliaient, "souvent mal organisés".
Quatre mois avant la mise en ligne du site, "on a lancé une page Facebook pour trouver nos premiers clients". Et voilà comment a commencé l'aventure de ces deux jeunes Bruxellois de 24 et 25 ans.
Pas de H&M
Quelques mois plus tard, il s'agit d'assurer la marque de fabrique du site. "Ce sont souvent de grandes marques, on ne vend pas de H&M, ce n'est pas le but. Il y a un tri, c'est donc un choix subjectif, à un moment. Et ce ne sont pas forcément les marques les plus chères qui ont le plus de succès".
Exemple concret: "On vient de mettre en vente une veste Bellerose à 50€. Neuve, elle coûte sans doute 250€".
Les vêtements sont dans un état irréprochable, et ils sont mis en valeur. "On prend plusieurs bonnes photos du vêtements, et il est possible de zoomer. Honnêtement, chaque vêtement donne l'impression d'être neuf. On est très précis dans les tailles également: si un 38 taille plutôt comme un 36, on le signale".
2.500 femmes inscrites
Et ce concept plait, visiblement. "Il y a 170 femmes qui vendent des vêtements, et plus ou moins 2.500 personnes inscrites sur le site. Tout ça représente 4.000 pièces mises en vente. Entre 35 et 40% de ces vêtements ont été vendus"
En neuf mois, ces chiffres sont plutôt encourageants. "C'est un bon début, mais plus il y aura de vendeuses, plus il y aura de tailles et de styles différents".
Pour se payer, le site prend une petite commission sur chaque article vendu. De quoi payer tout le monde ? "Je suis à temps plein, avec un stagiaire en permanence, donc ça va". Il faut tout de même ajouter à cela un site sur mesure "avec de nouvelles options de partage sur les réseaux sociaux". C'est forcément assez cher, "mais nettement moins qu'un magasin de seconde main. Et il est ouvert 24h sur 24."
Vos commentaires