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Elle aide une amie dans le besoin en rénovant complètement sa maison à Montignies-sur-Sambre: "Elle était au bout du rouleau"

Elle aide une amie dans le besoin en rénovant complètement sa maison à Montignies-sur-Sambre: "Elle était au bout du rouleau"
 
 

A Montignies-sur-Sambre, Maïté, mère de trois jeunes enfants, s’est retrouvée en grande difficulté suite au décès de son mari. Elle a pu compter sur le soutien extraordinaire de ses amis qui ont entièrement remis à neuf sa maison délabrée.

Maïté et Florence (prénom d’emprunt) sont des amies d’enfance. Elles ont grandi ensemble à Montignies-sur-Sambre (Charleroi), tout comme leur époux. Florence a maintenant 32 ans, Maïté, 38. Leur amitié est intacte mais la vie a réservé un drame particulièrement terrible à l’un d’elles: le mari de Maïté s’est donné la mort en 2011. Une épreuve qui l’a plongée dans la dépression et laissée dans de graves difficultés financières, elle et ses trois enfants âgés aujourd’hui de 16, 13 et 9 ans. Puis la mort de son père et de son grand-père ne lui ont pas permis de voir la lumière au bout du tunnel. Elle a heureusement pu compter sur l’aide précieuse de Florence.


Au fond du gouffre après le suicide de son conjoint

En 2006, Maïté et son mari ont acheté une maison à rénover à Montignies-sur-Sambre. "On savait bien qu’il y avait des travaux à faire en l’achetant", raconte-t-elle. Plafonnage, carrelage, séparation des chambres pour les enfants, isolation de la toiture… Un gros chantier qu’entame son mari en 2008, avant de tomber gravement malade psychologiquement. Un épisode dont elle n’a pas souhaité nous parler. Après le suicide de son mari, Maïté, qui suivait une formation en bureautique, a sombré dans la dépression et arrêté toute activité. Elle s’est retrouvée seule avec trois enfants à charge, une maison vétuste, sans ressources financières ni perspectives d’avenir.


Un "ami" artisan ne termine pas ses travaux après avoir encaissé 8.000 euros

Les travaux de rénovation de la maison familiale étaient au point mort. Maïté a dû multiplier les emprunts et a fait appel aux services du frère d’une amie à elle pour continuer les travaux. Cette personne, quelqu’un "sur le côté", dit-elle, s’est avérée non fiable. "Il l’a arnaquée", affirme Florence. "Il a fait tout de travers", raconte Maïté, et a d’ailleurs fini par ne plus jamais revenir. Résultat? 8.000 euros dépensés pour une installation électrique pas aux normes, "dangereuse", et de menus travaux dans la salle de bain.


Son amie Florence décide de prendre les choses en main

Découragée, Maïté envisage alors de vendre son bien en l’état. "Mais j’étais perdante", explique-t-elle. Florence l’en dissuade et lui suggère de s’adresser à sa banque pour rassembler un minimum de fonds. Elle et son mari, plafonneur de métier, prendront le chantier en main, assure-t-elle. "J’étais fauchée. J’ai regroupé tous les prêts que j’avais et j’ai eu le droit à 4.000 euros", raconte Maïté. Le budget est extrêmement serré, mais ses bienfaiteurs veulent faire avec.


Une rénovation totale au moindre coût

Début novembre 2015, Florence s’improvise chef de chantier. Elle choisit les matériaux, négocie les prix. Deux sociétés lui accordent leur aide cruciale: Multi Styl Reale, à Châtelineau, lui vend tout le nécessaire au plafonnage pour 700 euros au lieu de 2.000. "La sous directrice était très, très attristée par l’histoire de Maïté et elle a fait tout son possible pour nous aider", raconte Florence. Carrelage Bruno lui fait un prix inespéré sur tout le matériel nécessaire à la pose du carrelage : 530 euros au lieu de 2.700.

Florence supervise les travaux tandis que son mari assure gratuitement une grande partie de la main d’œuvre, ne ménageant pas ses efforts. Il plafonne la maison "du rez-de-chaussée au grenier", scinde une chambre en deux pour que les enfants puissent avoir chacun la leur et restaure entièrement l’escalier. Il réussit à impliquer son beau-frère et un ami qu’ils ont en commun. Ce dernier met l’électricité aux normes pour 1.000 euros. "C’était bien des travaux à 5.000 euros", précise Florence. Avec son beau-frère, ils posent le carrelage dans toute la maison. Les travaux ont été terminés la première semaine de janvier 2016.


"Notre but, c’était de faire plaisir"

"Au départ on devait juste faire le plafonnage et puis finalement on a tout fait, on lui a dit ‘au moins t’es tranquille’", raconte Florence. "Notre but, c’était de faire plaisir. Elle était au bout du rouleau", explique-t-elle. L’aide qu’ils ont apportée est une preuve de générosité exceptionnelle, elle en a conscience — d’autant plus qu’eux-mêmes "ne roulent pas sur l’or" : "On ne pense pas comme tout le monde", admet la jeune femme qui déplore le règne du "chacun pour soi". "Si je pouvais gagner à l’euro million, mon projet ce serait d’acheter un immeuble et d’y loger les SDF de Charleroi", déclare-t-elle. Florence cite aussi son mari, expliquant ses motivations: "‘J’achève ce que lui (NDLR : le mari décédé de Maïté) n’a pas su terminer. Je le fais pour lui, pour les enfants."


 

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