La semaine dernière, Eric a fait une réaction très importante suite à une piqûre de guêpe. Son fils lui a probablement sauvé la vie grâce à sa réaction rapide. Témoignage et explications.
"Mon fils m’a sauvé la vie", nous écrit de but en blanc Eric de Dampremy, près de Charleroi, via notre page Alertez-nous. Le corps de cet homme de 55 ans a vivement réagi à une piqûre de guêpe la semaine dernière. Son fils, pompier ambulancier, a réagi rapidement et a su garder son sang-froid pour poser les bons gestes. Aujourd’hui, Eric s’est remis de ses émotions. Il nous raconte sa mésaventure afin d’attirer l’attention sur les dangers provoqués par les piqûres de ces insectes.
"Il y a quelque chose qui ne se passe pas bien"
Il y a quelques jours, Eric rentre chez lui après une journée de travail et constate qu’il a oublié quelque chose dans sa voiture. A peine ouvre-t-il la portière qu’il ressent une piqûre sur son ventre. Une guêpe, probablement restée enfermée dans l’habitacle, l’a attaqué. "Sur le coup, elle était accrochée à ma chemise, je l’ai évincée à terre, je l’ai écrasée", nous explique-t-il. Après seulement quelques minutes, Eric commence à se sentir mal: "J’ai commencé à avoir des gourmes partout, au point que ma tête tournait. Mon épouse était là, je lui ai dit "Ce n’est pas possible, il y a quelque chose qui ne se passe pas bien".
L’épouse d’Eric alerte alors directement leur fils, également prénommé Eric: "Comme il était justement en fin de course d’ambulance avec son coéquipier, il a demandé l’autorisation à son supérieur et s’est amené en urgence à la maison".
"Sans votre fils, vous ne seriez plus là aujourd’hui"
Entre temps, Eric (le père) est pris de vomissements et de troubles de la vision. Lorsqu’il arrive, Eric (le fils), le couche à terre et lui donne de l’oxygène. "Quand le SMUR est arrivé, je n’avais plus que 6 de tension. Ils ont dû me faire tout de suite deux perfusions et une injection assez importante de cortisone". Le médecin confie alors à Eric: "Sans votre fils, s’il n’avait pas été aussi rapide, vous ne seriez plus là aujourd’hui".
Aux soins intensifs pendant 24 heures
Eric avait pourtant déjà été piqué dans le passé, mais il n’avait jamais eu de réaction aussi violente: "En 2011 j’avais déjà dû aller en clinique parce que le bras était gonflé, mais sans plus, j’avais même été le lendemain. On m’a fait une piqûre antihistaminique et une heure après il n’y avait plus rien. Ici, on m’a gardé aux soins intensifs pendant 24 heures, j’étais sous perfusion pendant 24 heures..."
"Il faut avoir été exposé une première fois"
Des effets totalement différents pour une piqûre semblable: voilà qui semble tout à fait logique, pour Olivier Michel, responsable de la clinique d’Immuno-allergologie au CHU Brugmann: "Comme dans toutes les maladies allergiques, il faut avoir été exposé une première fois. Logiquement les gens ont toujours été piqués une première fois par une guêpe, et il ne s’est pas passé grand-chose, et puis il y a une deuxième piqûre. Parfois ces piqûres remontent à l’enfance et ils ne s’en rappellent pas".
L'adrénaline, le geste qui sauve
Eric est passionné de golf. Depuis que les gérants de son club ont appris ce qu’il lui était arrivé, des produits sont désormais disponibles pour éloigner les insectes. "J’applique du spray anti-guêpes et anti-frelons que je mets sur les parties du corps découvertes quand je vais jouer", nous explique-t-il. "Je dois me promener avec une trousse, avec une seringue en permanence", ajoute-t-il. Ainsi, en cas de nouvelle piqûre, il pourra rapidement s'auto-injecter de l'adrénaline: "Le but va être de remonter la tension très vite et de diminuer l’œdème. C’est généralement le geste qui sauve", explique le spécialiste.
Il est possible de se faire désensibiliser
Pour les personnes qui ont fait des réactions importantes et qui sont considérées "à risque", comme celles dont l’état cardiaque est à surveiller, il existe des traitements désensibilisants très efficaces pour la guêpe et l’abeille, nous explique le spécialiste: "On injecte par doses croissantes la protéine allergisante jusqu’à induire un état de tolérance. Ce sont des traitements lourds qui demandent des injections répétées toutes les 6 à 12 semaines pendant trois à cinq ans minimum".
Il veut remercier son fils
Aujourd’hui, Eric veut attirer l’attention sur ce qui lui est arrivé: "Cette petite bête peut entraîner des conséquences très graves. […] Il ne faut pas prendre de risques et au moindre doute faire appel à un médecin". Il veut aussi remercier son fils: "J’ai apprécié sa réaction, surtout quand le médecin lui a demandé, comme il voyait qu’il était assez proche de moi s’il me connaissait. Il a répondu "c’est mon papa". A un certain moment, le médecin lui a dit, si vous voulez vous retirer de l’intervention et demander à vos collègues qu’ils travaillent à votre place…. Mon fils a dit, "non, je suis un professionnel et encore plus pour lui", et il s’est appliqué du début à la fin".
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