Un nouveau règlement prévoyant la fermeture des terrasses à minuit et demie à Ixelles entre en vigueur aujourd'hui. Jean-Marie, tenancier d'un café dans le quartier du Châtelain, est mécontent de cette mesure et regrette qu'il n'y ait eu aucune concertation. Le bourgmestre actuel, Christos Doulkeridis, renvoie la responsabilité de cette obligation à la législature précédente. Mais l'ancienne bourgmestre précise que "la norme (précédente) ne s'appliquait qu'aux quartiers résidentiels. Ici, elle se généralise à l'ensemble de la commune d'Ixelles".
Jean-Marie, 64 ans, tient un café dans la commune d'Ixelles depuis maintenant un an : le Pam Pam café situé dans le quartier prisé du Châtelain. Tous les soirs, il ferme son établissement à 2h du matin. Une habitude qu'il a prise pour satisfaire une clientèle désireuse de boire un dernier verre après avoir été mangé au restaurant.
"On va perdre deux heures de travail complet"
Il est tombé des nues vendredi dernier lorsqu'il a appris que les cafés d'Ixelles devaient désormais fermer leur terrasse à minuit et demie. "On va de nouveau perdre de l'argent", soupire le sexagénaire. Pour Jean-Marie, les clients qui venaient de minuit à 2h représentaient environ un quart de ses recettes, soit environ deux heures de travail complet.
En effet, un nouveau règlement a été voté par la commune d'Ixelles. Son entrée en vigueur est prévue pour ce vendredi. Parmi les règles, cette fameuse obligation de fermer ses terrasses à minuit 30. Nous avons appelé le bourgmestre d'Ixelles, Christos Doulkeridis (Ecolo), pour en connaître la raison. Il nous a déclaré que le présent règlement reprenait des règles établies sous la législature du bourgmestre précédent. L'obligation de fermer ses terrasses à minuit et demie se trouverait dans les demandes d'autorisation de chaque commerçant pour occuper l'espace public. "Le règlement ne fait que reprendre des normes et des règles fixées depuis plusieurs mois maintenant. Il réaffirme un certain point d'équilibre entre le fait de pouvoir développer une terrasse (…) et les autres fonctions de la ville", plaide l'élu vert. Il ajoute que "rien n'a changé" et renvoie ainsi la responsabilité de cette règle à la législature précédente.
Nous avons donc contacté la bourgmestre précédente (MR), Dominique Defourny, pour connaître son point de vue. Elle précise que le règlement actuel diffère de celui adopté sous son mayorat: "La norme ne s'appliquait qu'aux quartiers résidentiels. Ici, elle se généralise à l'ensemble de la commune d'Ixelles". Elle précise que les quartiers jusqu'à présent non-concernés (30 % d'entre eux), étaient seulement invités à fermer volontairement leur terrasse à minuit et demie.
Dans les rangs du MR désormais dans l'opposition, on "regrette qu'aucun débat de fond n'ait été mené et qu'il n'y ait eu aucune concertation avec les commerçants", déclare Gauthier Calomne.
Un manque de communication que Jean Marie regrette aussi, ayant appris cette décision par la presse: "Il n'y a aucun dialogue, c'est taisez-vous, on décide et point final ".
Toujours est-il qu'à l'approche de l'été, fermer à minuit 30, reste trop tôt pour Jean-Marie : "En plein été, les gens vont vouloir être dehors". Toutefois, le bourgmestre d'Ixelles se veut rassurant : "On n'est pas dans une logique de flicage. L'objectif est ici d'avoir une base à partir de laquelle on peut au moins intervenir quand il y a des vrais problèmes qui sont rencontrés."
Par ailleurs, la commune a imaginé un "conseil de la nuit" qui réunirait les tenanciers de bars, les habitants d'Ixelles, les services de police et ceux de prévention et de propreté. L'objectif de ce conseil : instaurer le dialogue et trouver un certain équilibre entre les commerçants et les riverains. De la souplesse pourrait donc être de mise dans les prochains jours…
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