Margaux (prénom d'emprunt) a été contrainte de passer en 2e secondaire au mois de janvier alors qu'elle provenait d'une école flamande d'équitation où elle était en première année. Que s'est-il passé pour cette jeune adolescente ? Comment peut-elle obtenir son certificat? demande sa maman.
"Victime du système", "situation humainement dramatique", "on nage dans la 4e dimension", "je craque". C'est par ces mots que Caroline nous a exprimé les sentiments qu'elle traverse depuis plusieurs semaines, depuis que sa fille Margaux (prénom d'emprunt afin d'assurer son anonymat) a été subitement déplacée de première en deuxième secondaire à la mi-janvier. Il arrive que certains parents veuillent que leur enfant, souvent parce qu'il a un QI supérieur à la normale, saute une année et accède directement à une année supérieure. Caroline veut le contraire. Pour l'équilibre de sa fille, justifie-t-elle, elle désire que celle-ci reste en première. Mais sa demande n'a pas été satisfaite. "Elle est en deuxième et elle doit préparer le CE1D (NDLR: l'évaluation prévue à l'issue des deux premières années dans l'enseignement secondaire) alors qu'elle n'a pas vu le 1er semestre", se révolte la maman de trois enfants qui vit en région liégeoise et occupe un poste important à l'aéroport de Charleroi. Mais comment en est-on arrivé à cette situation ?
Une première année de secondaire difficile
L'histoire est singulière. S'y mêlent les différences régionales, un changement de règlementation et... l'équitation. Margaux pratique assidument ce sport. À l'issue de ses primaires, elle devait entrer dans une école sportive d'équitation en Flandre. Mais, explique la maman, l'établissement affichait complet. Elle a donc été scolarisée dans une école en région liégeoise où elle a bénéficié d'aménagements d'horaire afin de pouvoir s'entraîner et se rendre à des compétitions, y compris en dehors de la Belgique. Cette première année en secondaire a été difficile pour Margaux et les résultats ont été "très médiocres". Cependant, en communauté française, on ne double désormais plus en première année et on passe automatiquement en deuxième année, même si les cotes ont été mauvaises. Une règle que la maman désapprouve: "Le passage automatique en deuxième ne motive pas à travailler." Mais le plus important s'est produit: Margaux a obtenu une place dans l'école équestre flamande. Vu l'éloignement, le logement en internat et l'immersion dans une nouvelle langue, Caroline a demandé que sa fille recommence sa première, ce qui est tout à fait possible en région flamande, afin que le changement se fasse le plus en douceur possible.
L'échec de l'expérience flamande
Mais le rêve a cédé à la réalité. Il semble que Margaux ait mal vécu ce bouleversement et dès décembre, la famille a mis fin à l'expérience. "Nous avons décidé de la ramener plus près de la maison", raconte Caroline. Il a dès lors fallu rapidement trouver une nouvelle école pour le début du second semestre après les congés de fin d'année. Une école a accepté d'intégrer la jeune fille et Margaux y a recommencé en première secondaire. "Elle a été super bien accueillie, elle se sent super bien", nous décrit Caroline qu'on imagine alors soulagée après l'angoisse d'un changement d'école en plein milieu d'année. Un espoir de stabilité se profile enfin après plusieurs semaines voire plusieurs mois de doutes et d'incertitudes.
À la mi-janvier elle doit passer en deuxième année
Mais soudain, le 16 janvier, "je reçois un coup de fil catastrophé de l'école". Margaux ne peut pas rester dans sa classe, elle va devoir poursuivre en deuxième secondaire comme le veut le règlement. Margaux a réussi sa première. Elle ne peut donc pas recommencer sa première. Elle doit être en deuxième, même si elle a manqué la première moitié de l'année scolaire. Caroline insiste auprès de l'école mais aussi du cabinet de la ministre de l'Enseignement et même de la ministre elle-même afin d'obtenir un retour en première. La solution existe: faire passer Margaux en élève libre. Ce statut prévoit que l'élève suit les cours et passe les examens mais sans obtenir un certificat ou un diplôme de réussite, au contraire du statut classique d'élève dit régulier. Le cabinet aurait appelé la maman en rappelant cette solution. Mais la direction de l'école refuserait. Or, il faut l'autorisation de cette dernière. Nous n'avons malheureusement pas été en mesure de vérifier ces dernières informations, le cabinet de la ministre et la direction de l'école n'ayant jamais répondu à nos emails et appels téléphoniques.
L'école aurait néanmoins accepté une heure de remédiation en mathématique par semaine afin d'aider Margeux à surmonter une partie de ses difficultés. Elle et sa maman se consolent des déboires administratifs scolaires avec l'équitation. Margaux continue à monter avec assiduité, à raison de deux heures par jour.
Vos commentaires