Isabelle et ses deux filles ont pris l’avion avec Ryanair début août pour rentrer des îles Canaries en Belgique. Mais alors qu’elles et les autres passagers étaient en règle pour voyager en suivant les consignes pour les retours en Belgique, la compagnie aérienne a demandé à tous les passagers non-vaccinés de faire un test PCR de 95 euros, dont les résultats devaient arriver… après le départ de l’avion.
Il y a un mois, nous vous racontions l’histoire de Kevin et ses co-passagers Belges, obligés de payer 100 euros de test PCR et de prendre un autre vol pour partir de Porto à Bruxelles avec Ryanair. La compagnie aérienne avait reconnu son erreur. En août, c’est Isabelle qui s'est vu demander un test PCR avant d’embarquer dans l'avion. Voici son histoire.
Du soleil de Lanzarote à Charleroi
Isabelle et ses deux filles passent leurs vacances au soleil à Playa Blanca, une station balnéaire sur l’île de Lanzarote, une des îles Canaries. Au moment de quitter leur petit bout de paradis pour retrouver la pluie de Charleroi, tout est en ordre : Isabelle est vaccinée, une de ses filles, infirmière, l’est aussi et la deuxième a son Formulaire de Localisation du Passager (PLF) qui est nécessaire pour voyager d’Espagne en Belgique. Mais le retour de vacances paisibles se transforme très vite en source de stress.
La famille se présente deux heures avant l’embarquement (prévu à 17h50) à l’enregistrement des bagages. Alors qu’elle patiente dans la queue, un passager vient les voir pour les prévenir que les hôtesses de la compagnie Ryanair réclament à tous les passagers non-vaccinés d’avoir un test PCR négatif de moins de 72 heures. Isabelle envoie donc sa fille au centre de test de l’aéroport en urgence.
Photo souvenir envoyée par Isabelle: sur place, tout allait bien...
Un test PCR à la même heure que le décollage...
Beaucoup de famille sont dans leur cas, et la prise de rendez-vous devient compliquée : le premier rendez-vous qu’elle obtient est à 17h50, soit le même horaire que l’embarquement de l’avion. C’est une situation catastrophique : malgré le retard de 45 minutes du aux intempéries, il faut attendre minimum trente minutes après le test pour avoir le résultat, puis pouvoir enfin enregistrer ses bagages, et finalement passer la douane pour se rendre à la porte d’embarquement. Un timing intenable.
Comme les nombreuses familles présentes dans la queue, Isabelle se sent prise au piège, coincée dans un pays étranger. Elle se rend sur le site de la compagnie afin de vérifier ces nouvelles demandes qui ne figuraient pas dessus auparavant : aucune précision sur le test PCR, seul le PLF est nécessaire pour rentrer en Belgique, selon les recommandations de Ryanair qui suivent théoriquement les règles propres à chaque pays (voir plus bas).
Isabelle décide d’aller se renseigner auprès de l’hôtesse. Mais celle-ci se dit incapable de faire quoi que ce soit tandis que son supérieur est absent (c'était un dimanche). Des passagers énervés, une situation impossible à gérer dans les délais : la compagnie doit contacter "le patron qui se situe à Dublin".
Un changement de dernière minute…
La fille d’Isabelle s’apprête à faire son test et payer 95 euros lorsque Ryanair change enfin d’avis : il suffit finalement du PLF afin d’enregistrer ses bagages et prendre l’avion. À 17h10, après une heure et demie d’attente et d’incertitudes, Isabelle et ses filles ont enfin enregistré leurs bagages. Devant elles, quatre familles avaient déjà payé leur test PCR… pour rien. "Certains avaient déjà déboursé près de 400 euros inutilement, et sans aucune certitude d'être remboursées".
Pour les autres familles dans la fin de la queue, derrière Isabelle et ses filles, le cauchemar n’est pas terminé : avec tout le retard accumulé, Ryanair ferme l’enregistrement des bagages : il faut donc que chacun emmène sa valise lui-même sur le tarmac, une procédure que certains (pas Isabelle) doivent payer 60 euros.
Le lendemain matin, Isabelle décide de se rendre sur le site de Ryanair pour vérifier les règles de voyages : une nouvelle règle est ajoutée, il est nécessaire d’avoir un test PCR pour les non-résidents belges...
Compliqué tant qu'il y aura des changements aussi fréquents
Pour Ryanair, "c'est très compliqué"
Voyager en période de covid n’est pas facile, même à l'intérieur de l'Europe: avec des règles qui changent en permanence et des contrôles stricts, les passagers ainsi que les compagnies aériennes doivent être attentifs. Lorsque l’on se rend sur le site de Ryanair, une petite ligne rouge affiche "IMPORTANT : Assurez-vous de vous tenir informé(e) des exigences de voyage obligatoires relatives à la Covid-19 et des formulaires de localisation".
Sur la ligne en dessous, on peut ensuite cliquer sur la rubrique Mise à jour COVID afin de vérifier les dernières régulations. Il faut aller dans la rubrique « Restrictions de voyage en Europe - Dernières mises à jour » afin de connaitre les dernières restrictions. La compagnie aérienne incite tous les passagers à se renseigner le plus possible avant leur jour de départ et à continuer de vérifier les mesures, celles-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Actuellement, Ryanair suit les règlementations propres à chaque pays, nous a confié un porte-parole. A l’enregistrement, comme à l’embarquement, le personnel a pour instruction de respecter les règles du pays de destination. Ils sont en communication avec les autorités locales et font de leur mieux pour actualiser leurs informations en temps et en heures. Mais certaines erreurs peuvent arriver, le porte-parole de Ryan Air nous confirme. "Ça restera une situation très compliquée tant qu'il y aura des changements aussi fréquents".
Avec les changements hebdomadaires de règles, la situation est effectivement délicate, notamment pour une destination comme les îles Canaries, où les règles peuvent différer de celles de l’Espagne. La compagnie aérienne Ryanair appelle à une harmonisation au sein de l’Union Européenne pour avoir une meilleure visibilité et rassurer les passagers. Mais la compagnie à conscience de la complexité de la situation et sa priorité reste de ne pas aggraver la situation dans les pays dans lesquels elle voyage.
Comment rentrer en Belgique d'une zone rouge de l'Union européenne ?
Le site info-coronavirus dit ceci:
- Vous avez un certificat de vaccination ou un certificat de rétablissement ? Vous n’avez pas besoin d’être mis en quarantaine ou de subir des tests.
- Vous n’avez pas de certificat de vaccination ou de certificat de rétablissement ? Vous ne disposez pas d’un test PCR négatif récent de moins de 72 heures ? Alors faites-vous tester le premier ou le deuxième jour après votre retour de voyage. Votre test est négatif ? Vous pourrez alors quitter la quarantaine dès que vous aurez votre résultat. Remarque: les enfants de moins de 12 ans ne doivent pas être testés.
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