Une vidéo saisissante est largement partagée sur les réseaux sociaux depuis sa publication le 28 février. Le clip en noir et blanc qui a pour but de soutenir l'Horeca montre les visages et les vies derrière les bars et restaurants fermés depuis de nombreux mois. Ce projet a vu le jour grâce à l'initiative de la productrice Marie Libouton.
La Bruxelloise a été inspirée par une reprise du célèbre titre du Grand Jojo "Chef un petit verre on a soif". Le tube a été revisité par l'artiste Umberto Totziens il y a plusieurs années. Pour Marie, "cette version créée il y a 5 ans prend tout son sens maintenant" avec ce que l'on traverse.
La productrice a fait écouter cette version touchante et mélancolique à la réalisatrice Delphine Laval et cela a été une évidence. "Je me suis dit que cette chanson était magnifique et touchante. C'est comme si on écoutait réellement les paroles à ce moment-là alors que la première version du Grand Jojo est folklorique et festive, pas du tout dans le sens de la tristesse", confie Delphine, qui a rejoint le projet lancé par Marie.
Marie Libouton
C'était hyper touchant
Pour concrétiser cette idée, les deux femmes de 39 ans se sont mises à la recherche de personnes qui travaillent dans l'Horeca. Les Bruxelloises ont lancé un appel aux candidatures dans un groupe Facebook dédié au secteur. Ayant obtenu plusieurs réponses, elles ont filmé les tenanciers de bars et les restaurateurs dans leurs établissements vides.
Le duo a réalisé ce projet en trois week-ends. "C'était hyper touchant, car chaque fois qu'on allait sur place, on avait des histoires de vie. On voit beaucoup de quarantenaires, donc notre génération, qui sont dans la merde", raconte la réalisatrice.
Delphine Laval
Elle nous confie que c'est en allant filmer tous ces tenanciers et restaurateurs qu'elles ont vraiment pris conscience de la gravité de la situation. "On s'est rendu compte de la misère de personnes qui n'étaient pas dans la misère il y a un an. C'est très violent à constater. En voyant des cafés fermés, on ne voit pas l'humain derrière. Là, on a voulu montrer l'humain (...) Il y a plein de gens qui crèvent la dalle, il y a des familles derrière. Il y a pas mal d'aberrations dans la gestion des aides", déplore Delphine.
"Ça devient long pour tout le monde. On trouve qu'il y a une injustice énorme", lance-t-elle.
Les deux femmes espèrent que cette initiative va sensibiliser les gens. "Si ça peut faire bouger les choses, avoir son impact, même minime, c'est déjà ça", confie Delphine. "On trouvait l'idée belle et on a pris le temps de le faire (...) c'est une petite pierre à l'édifice en faisant quelque chose qui est dans nos cordes".
Marie et Delphine remercient Rocky Pompadour, Chez Richard, Chez mon ex, Le Phare du Kanaal, Le Walvis, Le 1030 Café, Chez Franz, Le Louis XV, Popolare, Le Parvis, La Biercothèque, Café Casco, Pierre Pironet, Stefan Hoegaerts et le Grand Jojo.
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