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Antonia, une habitante de Thuin, a le virus du SIDA depuis 30 ans: "J’ai frôlé la mort à plusieurs reprises"

 
 

Chlamydia, gonorrhée, syphilis ou encore HPV. Les infections sexuellement transmissibles sont en hausse en Belgique. Souvent invisibles, elles peuvent nuire gravement à votre santé. La plus connue reste le VIH, le virus du sida. Les traitements ont heureusement fortement évolué. La PrEP est une nouvelle méthode de prévention. Cette pilule empêche d’être contaminé par le VIH. Ce soir, le magazine Reporters va se pencher sur ce sujet intime lié à la sexualité.

Il y a 30 ans, Antonia a été contaminée par le virus du sida. Aujourd’hui âgée de 54 ans, cette habitante de Thuin est passée par des étapes très compliquées. "J’ai frôlé la mort à plusieurs reprises. Mes infections au cerveau, mes aveuglements", confie cette femme au caractère fort. "Heureusement que les traitements ont évolué, que je n’ai plus des effets secondaires comme avant", souligne-t-elle.

La PrEP, une nouvelle pilule révolutionnaire

Aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée. Le nombre de nouvelles personnes contaminées par le VIH est en baisse: 2,4 par jour, selon les derniers jours. Cette diminution est attribuée à la prévention, au dépistage et aux nouveaux traitements, comme la PrEP.

Cette pilule préventive est une sorte de barrière qui empêche d’être contaminé par le VIH. Environ 2.000 Belges prennent ce médicament révolutionnaire. Il est proposé aux personnes qui risquent d’acquérir le virus du sida, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. C’est le cas de Julien. Ce jeune homme de 31 ans témoigne dans le reportage. Il explique pourquoi et comment il prend la PrEP.

Les infections sexuellement transmissibles (IST) en hausse en Belgique

Mais ce traitement protège uniquement du virus du sida. Pas des autres infections sexuellement transmissibles (IST). Chlamydia, gonorrhée, hépatite, syphilis ou encore HPV. Ces infections sont, elles, en forte hausse. Souvent sans symptômes, elles peuvent avoir des conséquences sérieuses si elles ne sont pas traitées à temps.

Une expérience marquante vécue par Barbara, contaminée par la chlamydia. Une IST causée par une bactérie. En 2010, cette jeune femme rencontre un homme à qui elle donne toute sa confiance. Au début, ils ont des rapports sexuels protégés. Au bout d’un an, Barbara décide de ne plus se protéger. Ce qu’elle ignore, c’est que son partenaire est loin d’être exclusif.

Pour moi cet homme avait gâché ma vie... surtout si j’étais devenue stérile

"Cet homme m’a trompée plusieurs fois jusqu’au jour où il m’a transmis la chlamydia. Je l’ai su en faisant un test urinaire chez mon médecin traitant car j’avais un genre de cystite", confie-t-elle. A ce moment-là, elle ne connait pas du tout cette infection sexuellement transmissible. "J’ai su qu’elle pouvait rendre stérile alors que mon but dans la vie était d’avoir plus tard un enfant. Cela m’a totalement déboussolée", se souvient Barbara. Son médecin lui prescrit un antibiotique pour la traiter. "J’étais tellement mal que j’ai dû consulter une psychologue ainsi que mon gynécologue car pour moi cet homme avait gâché ma vie... surtout si j’étais devenue stérile".

Chlamydia, la plus fréquente

En Belgique, la chlamydia reste l’IST la plus fréquente avec une hausse constante du nombre de cas diagnostiqués depuis 2013. Elle touche surtout les jeunes. Si la chlamydia n’est pas soignée, elle peut causer la stérilité. Une complication que ne connaît heureusement pas Barbara. "Aujourd’hui, j’ai un enfant de 3 mois… la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie", se réjouit la jeune femme.

Encore de l’ignorance, des clichés et des fausses infos

Visiblement, une ignorance partielle ou totale au sujet des IST est toujours d’actualité. La prévention reste donc primordiale, pour contrer également les clichés et fausses informations qui perdurent. Aujourd’hui, certains séropositifs sont d’ailleurs encore discriminés ou exclus alors que les traitements actuels, s’ils sont bien pris, permettent de ne plus transmettre le virus.

Un constat révélé par Godefroi, un animateur de la Plate-Forme Prévention Sida. L’équipe de Reporters le suit lors d’actions sur le terrain, notamment dans une école bruxelloise. L’occasion de rappeler l’importance de se protéger, de réaliser des dépistages et de prendre les traitements adéquats. "On se dit que cela concerne les autres alors que ça concerne tout le monde, quelle que soit sa pratique sexuelle, son âge. Il suffit d’une fois et c’est cette fois-là que l’on veut éviter", souligne Godefroi avec beaucoup de bienveillance dans le regard.

"L’amour sans protection: un danger sous-estimé ?", c’est ce vendredi soir dans Reporters à 19h45 sur RTL TVi


 

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