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Coronavirus - Les vapoteurs belges toujours sans solution: "J'ai craqué et j'ai repris la cigarette", confie Patricia

Coronavirus - Les vapoteurs belges toujours sans solution: "J'ai craqué et j'ai repris la cigarette", confie Patricia
 
CORONAVIRUS
 

Le coronavirus en Belgique a entraîné la fermeture des magasins jugés non essentiels. Les boutiques de cigarettes électroniques et leurs recharges liquides en font partie. Une aberration pour de nombreux vapoteurs selon qui le risque de retourner à leur ancienne accoutumance au tabac est réel.

Si les jardineries et magasins de bricolage ont pu rouvrir leurs portes ce samedi 18 avril, tous les commerces non alimentaires restent fermés, y compris les commerces de produits de cigarette électronique. Or la situation serait devenue critique pour certains vapoteurs belges, qui n'ont plus de possibilité de s'approvisionner. "À cause du confinement, j'ai craqué et j'ai repris la cigarette", raconte Patricia, de Bruxelles, via le bouton orange Alertez-nous. Si Patricia affirme avoir franchi le cap, nous avons reçu de nombreux autres témoignages de vapoteurs inquiets de céder à l'appel de la nicotine.

Un problème soulevé dès le début du confinement dans plusieurs pays

Le risque a rapidement été souligné par les consommateurs comme les associations. "Tous ceux qui ont commencé à vapoter et qui n'ont pas de produits sont en manque, donc automatiquement, ils vont recommencer la cigarette", mettait en garde Patrick, cofondateur de l'Union Belge pour la Vape (UBV-BDB), dans notre premier article sur les vapoteurs à court de produit.

En France et en Italie, les associations ont fait valoir que la fermeture des commerces de cigarettes électronique allait pousser les vapoteurs à se tourner vers la cigarette. Elles ont obtenu gain de cause quelques jours après le début du confinement. Ces commerces ont pu rouvrir, en respectant les mêmes mesures de sécurité que dans les supermarchés.

Pas d'annonce concernant les commerces de cigarette électronique

L'exemple français ou italien avait de quoi donner de l'espoir aux commerces et consommateurs belges de cigarette électronique. Mais l'assouplissement attendu n'a toujours pas eu lieu pour eux. "L’État belge a préféré privilégier le tabagisme", estime Claude Bamberger, président de l'Association Indépendante des Utilisateurs de Cigarette Électronique (Aiduce, France). "Je ne trouve pas ça logique", déplore Michiels, de Marche-lez-Ecaussinnes, via le bouton orange Alertez-nous. "Je suis déçu", confie de même Pascal, de Boigné, qui a peur de se remettre à fumer. 

Audrey Dorigo, la porte-parole de la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, se contente de nous indiquer que "les décisions de ce qui constitue des services essentiels sont prises au sein du centre de crise". Et d'ajouter : "Il a été décidé à cette occasion que les vape-shops n’en faisaient pas partie".

Le centre de crise n'a pas répondu à nos questions sur le sujet.

Une gamme de produits limitée en vente dans certaines libraires

La porte-parole de Maggie De Block estime néanmoins que "les personnes concernées n’ont pas été oubliées" parce que certaines librairies (bureaux de tabac) vendent des flacons de e-liquide. "Ça dépanne une fois mais pas pendant trois semaines un mois, estime Patrick (UBV-BDB), c'est du bas de gamme, c'est pas terrible."

Pour Diego Mersch, de Vapemap, distributeur de produits de e-cigarette en Europe, cette réponse n'est autre qu'une "ânerie", dit-il, qui illustre la méconnaissance des autorités du secteur de la cigarette électronique. "C'est comme si je vous disais 'Ta Porsche est morte ? Va chez Renault, ils vont te la réparer'", ironise-t-il.

Audrey Dorigo reconnait qu'il s'agit d'une gamme de produits réduite mais souligne l'aspect "exceptionnel" de la situation actuelle.

Vendre via les supermarchés ? Une idée aberrante, selon Vapemap

Rappelons que la vente à distance des produits de cigarette électronique est interdite depuis un arrêté royal de 2016. Pour le consommateur belge, commander ces produits par internet, même à l'étranger, est illégal. 

Néanmoins, Diego Mersch était en discussion avec le SPF Santé publique pour tenter de trouver une solution. Un système de Collect&Go (semblable au Collect&Go de Colruyt) lui a été suggéré par le service d'inspection des produits de consommation. Ce système, tant qu'il ne propose qu'une réservation à distance, et pas un paiement en ligne, n'est pas assimilé à de la vente à distance. La transaction financière devrait se faire au moment du retrait des produits réservés en ligne. Problème : les commerce de cigarettes électroniques doivent restés fermés en permanence, insiste le service d'inspection. Ce dernier a donc proposé aux "vape shops" de vendre leur stock aux commerçants qui ont l’autorisation de rester ouverts (librairies, supermarché).

Une solution absurde pour Diego Mersch : "Ça ne marche pas comme ça ! Il n'y a aucun magasin qui va revendre son stock à un supermarché !", s'agace-t-il. Le distributeur souligne l'aspect technique de ces produits, qui nécessitent des connaissances spécifiques des vendeurs. 

En revanche, si le client s'adressait à un vendeur spécialisé via la page Facebook de son magasin, puis prenait rendez-vous à une heure précise dans sa boutique, cela prendrait "10 secondes d'interaction", estime Diego. Des arguments qui n'ont pas été entendus. 

Ses échanges par e-mail avec les autorités ont achevé de mettre Diego en colère : "Ils s'en foutent ! Il vous répondent sans vous répondre et vous renvoient vers le site internet du centre de crise". Pour ce distributeur, s'il n'y actuellement aucune solution d'approvisionnement pour les vapoteurs belges, c'est à cause du centre de crise et des ministres qui "ne veulent pas comprendre ou font exprès de ne pas comprendre", tempête-t-il.

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