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Mathéo, jeune autiste, est privé d'école car il n'a aucun moyen de s'y rendre: "Ce qui me manque le plus, c'est d'avoir des amis"

 
 

Les devoirs à la maison, le nez rivé sur sa console de jeux vidéos. Tel est le quotidien du Mathéo, 12 ans, depuis plusieurs mois. Sans école, il occupe ses journées comme il peut. 

Autiste, ce petit garçon a d'abord suivi des cours dans l'enseignement spécialisé. Depuis la rentrée, il est inscrit à l'Athénée Royal d'Ouffet où il doit suivre des cours d'enseignement ordinaire. C'est ce que l'on appelle l'intégration. Mais depuis septembre, Mathéo ne s'est rendu à sa nouvelle école qu'une seule fois, "lors d'une simple visite". Car aujourd'hui, aucun transport ne permettrait au petit garçon de s'y rendre selon sa maman, Anaïs.  

N'ayant pas pas le permis de conduire, cette mère célibataire de 3 enfants ne se déplace qu'en transports en commun. Une trentaine de kilomètres sépare le domicile de Mathéo à sa nouvelle école. Pour s'y rendre, une solution existe: une ligne développée par le TEC. Mais pour Anaïs, cette alternative est inconcevable. Elle estime que son fils ne peut emprunter seul le bus.

Un chauffeur TEC ne saura pas le prendre en charge

"Mathéo est très anxieux. Prendre un transport en commun n'est pas possible. Une heure à l'aller et une heure au retour, sans savoir s'il y a une déviation ou des travaux, il ne va pas se repérer. Il va faire une crise et se mettre en boule. Un chauffeur TEC ne saura pas le prendre en charge. J'aimerais qu'il ait un transport scolaire adapté pour qu'il puisse être encadré de la meilleure façon pour se rendre de la maison à l'école", nous explique-t-elle. 

Pour Anaïs, la seule issue serait donc le "ramassage scolaire". Il s'agit de l'organisation du transport des élèves vers leur école, dans certaines conditions. Une organisation qui implique l'école, le SPW (Service Public Wallonie) Mobilité et le TEC (qui éventuellement sous-traite la tâche finale à certains transporteurs privés…).

25.000 enfants transportés via le ramassage scolaire

Chaque année, le TEC transporte 151 millions de passagers. Parmi eux, 300.000 enfants sont transportés chaque matin et chaque soir par le réseau. 25.000 bénéficient d'un service porte à porte car leur trajet domicile-école n'est desservi par les lignes publiques. Il y a quelques conditions, comme le fait d'habiter à plus d'un kilomètre de son école, de ne pas avoir la possibilité d'utiliser une ligne régulière du TEC, et de se rendre à l'école la plus proche de son domicile. 

Dans le cas de Mathéo, une ligne existe bel et bien. "La règle, c'est que quand un enfant va dans une école ordinaire et qu'il a une ligne régulière qui passe à un kilomètre de chez lui, il prend la ligne régulière. Dans ce cas-ci, Mathéo est un peu une exception car il va dans une école de type ordinaire mais il est porteur d'un handicap, ce qui rend ce trajet difficile", explique Stéphane Thiery, directeur marketing du TEC. 

Une situation difficile pour cet enfant de 12 ans qui se retrouve sans école depuis plusieurs mois et privé ainsi de tout échange relationnel. "Ce qui me manque le plus, c'est d'avoir des amis", souffle-t-il. Son rêve: devenir Youtubeur "pour gagner de l'argent et aider sa famille".

Seule solution à l'étude aujourd'hui: intégrer Mathéo sur un circuit de transport existant. Mais cela rallongerait encore son temps de parcours.

De son côté, le directeur de l'Athénée Royal d'Ouffet se dit prêt à l'accueillir. "C'est dommage que l'humain ne prenne pas le pas sur la législation. C'est un cas assez exceptionnel qui demanderait des mesures exceptionnelles. Or, on ne trouve pas", se désole Éric Thielens. Avant d'ajouter: "C'est complexe pour le TEC et pour nous. En tant qu'école, c'est très frustrant de ne pas pouvoir dispenser les apprentissages à un enfant qui en a vraiment besoin. C'est une perte". Mathéo et sa famille espèrent désormais un dénouement le plus vite possible.


 

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