Les félins cambronnais tombent comme des mouches en ce début d’année. Une habitante a découvert l’étendue du problème et se démène pour mettre fin au "massacre".
Martine nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous pour nous faire part de son effroi et de son désespoir. Cette mère de famille de 55 ans habite depuis trois ans à Cambron-Casteau, le joli village hainuyer où est installé Pairi Daiza. Si des milliers d’animaux vivent dans de bonnes conditions dans le célèbre parc zoologique, une espèce de félins serait en danger dans les rues du village : les chats.
La mort suspecte de Pipo, 6 mois
Les voisins de Martine, une jeune qui vient de s’installer au village, ont confié leur chaton à Martine pendant qu’ils partaient au sport d’hiver. Jeudi 26 janvier, "Pipo" est revenu malade de sa promenade matinale. L’animal, âgé de 6 mois, vomissait et semblait très affaibli. Martine a d’abord pensé que "ça allait passer", mais constatant que son état ne s’améliorait pas, elle l’a emmené chez le vétérinaire. "J'apprends qu'il a été empoisonné !", s’indigne Martine. "Le chaton était très mal en point. Il était cachectique (NDLR : très maigre), anorexique et vomissait sans cesse avec présence de vers gastriques", nous informe le vétérinaire. "Il est impossible de certifier sans autopsie ni analyses complémentaires s’il s’agissait d’un chaton empoisonné", précise-t-il. "Ne réagissant pas au traitement et vu son état d’épuisement, il a été euthanasié."
Cédric et Rosalie ont perdu leurs deux chats, qui étaient tous deux "en excellente santé"
Choquée par la mort Pipo, Martine n’était pas au bout de ses peines. Ses voisins lui ont appris que leur autre chat a connu un sort similaire. Nous les avons contactés. Le samedi 21 janvier, le chat de Cédric et Rosalie, âgé de 2 ans, est rentré en titubant. "Elle vomissait partout et était frigorifiée. Elle cherchait de l’aide. Cédric l’a emmitouflée dans un vieux pull. On s’est dit qu’elle avait mangé quelque chose de travers", raconte Rosalie. Le chat est mort quelques heures plus tard. "Tous deux ont eu les mêmes symptômes, des vomissements incessants jusqu'à déshydratation et arrêt cardiaque", décrit la jeune femme de 24 ans. Ils étaient pourtant en "excellente santé", précise-t-elle.
9 chats morts dans un périmètre très restreint
"Et de 2", constate Martine. "Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond", pense-t-elle. Sa curiosité alertée, elle s’inscrit sur le groupe Facebook du village, "Les Amis de Cambron-Casteau", et lance une alerte à la vigilance. "Et là horreur. En 2 heures de discussion sur le site, j'apprends que 9 chats sont morts empoisonnés durant les deux derniers mois", se désole-t-elle. Une dame âgée, Yvonne, a notamment perdu 4 chats. "Elle est effondrée", confie Martine, qui lui a rendu visite. Les propriétaires des chats retrouvés morts habitent tous Place de Keyzer. Sauf Yvonne, qui habite juste à côté, à environ 200 mètres. Pour les Cambronnais qui participent à cette discussion, c’est évident : ces morts sont l’œuvre d’une personne mal intentionnée. "Cet individu doit cesser cette tuerie", écrit Rosalie. "Mais comment savoir qui fait ça ?", interroge une autre internaute.
Doutes et suspicions sur l’identité de l’éventuel empoisonneur
Parmi les témoignages, celui d’un jeune homme interpelle. La mère de celui-ci a récemment retrouvé deux de ses chats morts dans son jardin, la bave à la bouche. "Ici, c’est fréquent", confie cette dame qui souhaite garder l’anonymat. "Ça a toujours existé mais jamais personne n’a porté plainte", ajoute-t-elle. Il y a plus de dix ans, elle a assisté à une scène qui lui donne une petite idée sur l’identité de celui qui, peut-être, serait l’empoisonneur de chats de Cambron-Casteau. Il s’agit d’un voisin, contre qui elle reconnait n’avoir malheureusement "aucune preuve". La personne habite toujours là, et n’aurait "jamais aimé les animaux". "Il faut faire des photos, tomber dessus", explique-t-elle. "On a des doutes. C’est trop risqué", ajoute-t-elle, résignée.
Personne n’a alerté la police pour le moment
De son côté, Martine ne compte pas en rester là. Elle a porté plainte auprès de l'Unité du bien-être animal. Elle a également l’intention de porter plainte auprès de la police locale. Martine aimerait bien que les autres en fassent autant "pour ne pas laisser cela impuni". Le commissaire Hars, de la police Sylle et Dendre, ne fait état d’"aucune plainte concernant des chats". Il encourage les gens à le faire. "On peut aussi faire une fiche info", indique-t-il. Cela permettrait de "se faire une idée sur le nombre de cas". "Si le vétérinaire émet un rapport, on aura beaucoup plus d’éléments", précise-t-il.
Martine mène l’enquête et sensibilise le voisinage
Pour mettre fin à ce "massacre", Martine a décidé d’alerter les riverains. Avec l’aide spontanée de quelques villageois, Martine a distribué des tracts dans les boîtes aux lettres de Cambron-Casteau. "Je tiens à vous alerter qu'un individu indésirable, peu scrupuleux a décidé de lancer une opération de ‘déchatisation’ aux environs de la Place de Keyzer et de ses alentours", écrit-elle. Martine invite ceux qui auraient perdu leur animal à prendre contact avec elle pour "étayer (son) dossier répressif".
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